Festival des Films du Monde : Premier survol
Que nous réserve la 27e édition du FFM? Quelques chefs-d’oeuvre à l’horizon? Des films moyennement bons ou tout bonnement moyens? Épluchons notre programme…
Désirant plus que jamais prouver l’ouverture du Festival sur le monde, Serge Losique et sa bande proposent cette année des sections correspondant aux cinq continents, en plus d’un volet intitulé "Documentaires du monde". En tout, 68 pays seront représentés au FFM, pour un total de 439 films, dont 224 longs métrages.
En compétition
À tout seigneur, tout honneur: c’est le magnifique Gaz Bar Blues de Louis Bélanger qui ouvrait le FFM le 27 août. Parmi les 18 autres films en compétition officielle, dont plus de la moitié sont européens, mentionnons: Le Intermittenze Del Cuore de Fabio Carpi, qui explore l’oeuvre de Proust; Le Coeur des hommes de Marc Esposito (qui viendra faire un tour avec Gérard Darmon et Marc Lavoine), un film de potes marquant les débuts du fondateur et critique de la revue Studio derrière la caméra; La Colère des dieux d’Idrissa Ouedraogo, un récit campé dans le Burkina Faso du 19e siècle; The Gun (from 6 to 7:30), film américain où Vladimir Alenikov raconte en 15 plans-séquences l’itinéraire d’un pistolet; et Kordon de Goran Markovic, à propos du traitement réservé aux Serbes par Milosevic.
Hors concours
Dans cette section souvent riche en surprises, surveillons de près Un Filme Falado de Manoel Oliveira, un film choral se déroulant sur un navire, avec John Malkovich, Catherine Deneuve et Irène Papas; 21 Grams du réalisateur d’Amores Perros, Alejandro González Iñárritu, où trois personnages sont réunis par un accident, avec Sean Penn, Benicio Del Toro et Naomi Watts; et Tasogare Seibei de Yoji Yamada, l’histoire d’un samouraï déchu. Dans un esprit plus politique, notons Kelj Fel, Komam, Ne Aludjal, où Miklós Jancsó jette un regard sur la société hongroise; et Panj-e Asr de Samira Makhmalbaf (présente au Festival), qui s’intéresse au retour des filles à l’école après la chute du régime des talibans. Nous ne voudrons surtout pas manquer le très attendu (et controversé) Elephant de Gus Van Sant, pendant fictif de Bowling for Columbine de Michael Moore. Dans un tout autre ordre d’idées, relevons ces curiosités que sont L’Outremangeur, premier long métrage de Thierry Binisti, avec l’ancien joueur de football Éric Cantona (présent au Festival); et The Station Agent de Tom McCarthy, à propos d’un nain taciturne ayant hérité d’une gare abandonnée dans le New Jersey. Le 7 septembre, le film d’animation Les Triplettes de Belleville de Sylvain Chomet clôt le Festival sur une note joyeuse.
Nations unies
Du côté européen, nous voudrons voir La Maison du canal d’Alain Berliner, Les Marins perdus de Claire Devers (avec Bernard Giraudeau et la regrettée Marie Trintignant), Ni pour, ni contre de Cédric Klapisch, ainsi que Vertige de la page blanche et Une place parmi les vivants, tous deux de Raoul Ruiz. Richard Berry, qui joue dans Mes enfants ne sont pas comme les autres de Denis Dercourt, viendra présenter Moi César, 10 ans 1/2 1 m 39, une comédie dramatique tournée à hauteur de gamin avec l’adorable Jules Sitruk, découvert l’an dernier dans Monsieur Batignole de Gérard Jugnot; Valeria Bruni Tedeschi fait ses débuts à la mise en scène avec le prometteur Il est plus facile pour un chameau… À surveiller aussi: A Filha de Solveig Nordlund, l’histoire d’un producteur de reality-shows à la recherche de sa fille; Die Farbe Der Seele de Helma Sanders-Brahms, l’amitié entre un chanteur sénégalais aphone et une infirmière en pleine crise existentielle; Eila de Jarmo Lampela, le courage d’une mère de famille poursuivant l’État.
Parmi les films canadiens à surveiller: Little Brother of War de Damon Vignale raconte les tribulations d’un jeune orphelin; Fairytales & Pornography de Chris Philpott propose une liaison entre un avocat et sa cliente; et Luck de Peter Wellington relate une idylle sur fond de hockey, avec Luke Kirby (Mambo Italiano) et Sarah Polley. Chez les Américains, on traite du 11 septembre dans Ash Tuesday de Jim Hershleder; l’actrice Salma Hayek s’essaie à la réalisation avec The Maldonado Miracle; et Mark Rucker s’amuse à revisiter les divas du grand écran dans Die Mommie Die. Nous vérifierons avec intérêt si le cinéma latino-américain se porte bien avec Extraño de Santiago Loza et Entre Ciclones d’Enrique Colina.
D’Afrique, nous parviennent une romance à la Roméo et Juliette, Les Amants de Mogador de Souheil Benbarka, et un film en junkmation – animation faite avec des objets recyclés -, The Legend of the Sky Kingdom de Roger Hawkins. Représentant l’Océanie, Visitors de Richard Franklin met en scène une yachtswoman hantée par ses démons, alors qu’Alexandra’s Project de Rolf de Heer raconte le drame d’un père dont la famille a mystérieusement disparu. Ne négligeons pas l’Asie avec Deux Fereshté de Mamad Haghighat (présent au Festival), où un homme tue son fils unique parce qu’il a refusé d’étudier le Coran; Miss Entebbe d’Omri Levy, dans lequel une fillette israélienne kidnappe un jeune Palestinien; et Ka La Shi Tiao Gou de Lu Xuechang, une fable philosophique à propos des animaux domestiques. Pour finir, retenons quelques documentaires sur le cinéma: Iranian Women Filmmakers de Hamid Khairoldin et Majid Khabazan; My Tango With Porn de Siobhan Devine; The Magic of Fellini de Carmen Piccini; et Charlie: The Life and Art of Charles Chaplin de Richard Schickel. Bon Festival!
Du 27 août au 7 septembre
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Cinéma exclusivités