Rentrée cinéma québécois : Légendes d’automne

TOP 3

Gaz Bar Blues
Film d’ouverture des derniers FFM et FIFQ, ce deuxième long métrage de fiction de Louis Bélanger raconte les derniers jours d’un gaz bar. Une histoire de gars pleine de tendresse mettant en scène des personnages pittoresques interprétés par une distribution solide, dont l’extraordinaire Serge Thériault, Danny Gilmore, Sébastien Delorme et Gilles Renaud. Dès le 5 septembre.

Sur le seuil
Tiré du roman de Patrick Senécal, le thriller fantastique Sur le seuil d’Éric Tessier nous fait pénétrer dans un univers terrifiant où les destins d’un écrivain de romans d’horreur (Patrick Huard) et d’un psychiatre désabusé (Michel Côté) se croisent. Un premier long métrage qui garantit bien des frissons. En salle dès le 3 octobre.

La face cachée de la lune
Robert Lepage explore à fond la dualité en réalisant l’adaptation de sa pièce où il interprète deux frères rivaux: le premier, un rationnel satisfait de son emploi de météorologue à la télévision; le second, un homme fragile tentant de terminer une thèse sur la lutte que se sont livrée les Américains et les Russes dans la conquête de l’espace. Prometteur. Avec Anne-Marie Cadieux, Marco Poulin, Céline Bonnier et Richard Fréchette. Bientôt à l’affiche.

À venir
Tourné en vidéo, caméra à l’épaule, À hauteur d’homme de Jean-Claude Labrecque retrace les 100 derniers jours du gouvernement de Bernard Landry. Parions que Chantal Renaud y tient un rôle important! Un documentaire à voir dès le 5 septembre.

Premier long métrage de Paul Thinel, Les Immortels met en vedette Guillaume Lemay-Thivierge dans la peau d’un chanteur dont le groupe remporte un concours lui donnant la chance d’enregistrer un premier album. Toutefois, les choses tourneront tout autrement pour les Immortels. Avec Jean Lapointe et Isabelle Lemme. À l’affiche dès le 26 septembre.

Dans la comédie romantique Nez rouge d’Érik Canuel, un critique littéraire (Patrick Huard) s’éprend follement d’une romancière (Michèle Barbara Pelletier) incapable d’oublier que son prétendant a démoli ses premiers textes. Avec Pierre Lebeau, Caroline Dhavernas, Jean L’Italien, Frédéric De Grandpré et Sylvain Marcel. Dès décembre.

En préparation
À travers l’histoire d’amour tumultueuse que vivra le jazzman francophone Jack Paradise (Roy Dupuis) avec la chanteuse noire Curly Brown (Dawn Tyler Watson), c’est l’histoire du jazz à Montréal, de 1929 à 1970, qui se raconte en filigrane dans Jack Paradise de Gilles Noël (Le Pays dans la gorge, Erreur sur la personne), d’après une idée de Richard Langlois. Avec Geneviève Rioux, Marie-France Lambert, Dorothée Berryman et Hugo St-Cyr. Dès février.

Adaptation de Souvenirs de Monica de Georges-Hébert Germain, Monica la mitraille est une réalisation de Pierre Houle d’après un scénario de Sylvain Guy et de Luc Dionne. Dans le rôle-titre, l’excellente comédienne Céline Bonnier est entourée d’une belle brochette d’acteurs, dont Marc Labrèche, Ron Lea, Patrick Huard et Roy Dupuis, qui interprètent les hommes de Monica. Éric Cayla signe la photo, et Michel Cusson, la musique. Sortie prévue en mai.

Enfermé dans une salle de bain, un homme (Frédéric Desager) décide de mettre fin à ses jours, mais ses plans sont contrecarrés par la libido de sa voisine (Alexandrine Agostini) et la musique ska. Une drôle d’histoire à découvrir dans Ma voisine danse le ska de Nathalie Saint-Pierre. Avec Paule Baillargeon et Paul Buissonneau. Sortie prévue pour le printemps.

Après avoir collaboré à la création des spectacles Mystère et Quidam du Cirque du Soleil, de même qu’au film Alegria, Rudy Barichello vient de terminer le tournage de son premier long métrage. Coécrit avec Marcel Beaulieu, Dans l’oeil du chat s’annonce comme un thriller à la Hitchcock mâtiné de sensualité. Sous le regard du mystérieux chat Lazare, Simon (Jean-Nicolas Verreault) vide l’appartement de Pauline (Julie Le Breton), sa fiancée qui s’est suicidée à Calcutta. Après d’étranges découvertes entre en scène Gégé (Isabel Richer), la meilleure amie de Pauline. Avec Pierre Lebeau, Louisette Dussault et Frédéric Desager. Patientons jusqu’à la belle saison.

Un duo de choc prendra d’assaut l’écran le printemps prochain: Sylvie Moreau et Guy A. Lepage, qui réalise son premier film avec la collaboration de Sylvain Roy. Écrit par Luc Déry, André Ducharme et Yves Lapierre, d’après une idée originale de Tony Roman, Camping sauvage met en scène un courtier BCBG forcé de vivre sur un terrain de camping tenu par une flamboyante jeune femme. Fous rires à l’horizon. Avec Réal Bossé, Stéphane F. Jacques, Yves P. Pelletier et Louis Champagne.

Tout un répertoire!
Sur la scène locale, la rentrée cinéma se présente sous un jour aussi alléchant qu’instructif. Examen des matières inscrites au programme.

D’abord, belle occasion de mêler l’utile à l’agréable: le Séminaire populaire cinématographique de Québec, comprenant quatre soirées conférence-projection, où les cinéphiles pourront développer leur esprit critique par rapport au septième art. Dans la lorgnette: le cinéma américain, avec "Introduction au cinéma" par Daniel Bilodeau, suivi de Citizen Kane; "La recette Disney: Le bon et le méchant" par Alice-Anne Busque, suivi de Blanche-Neige: Le plus horrible des contes; "L’Héritage d’Hitchcock" par Yves Rousseau, suivi de Body Double; et "Folie médiatique" par Michel Arsenault, suivi de Gladiateur. Au Musée de la civilisation.

En complément, le Clap – qui inaugurait récemment sa sixième salle et annonce la réouverture de sa salle 2 (après excavation, élévation des gradins, augmentation de la superficie de l’écran, de l’espace entre les fauteuils et remplacement des sièges) pour le 19 septembre prochain – présente quatre classiques sélectionnés pour l’occasion, soit: Blue Velvet, Le Bébé de Rosemary, Fenêtre sur cour et Orange mécanique.

De son côté, la Bibliothèque Gabrielle-Roy propose diverses thématiques, dont Simenon et le cinéma, avec une exposition et une série de projections, à savoir: L’Horloger de Saint-Paul de Bertrand Tavernier, Betty et Les Fantômes du chapelier de Claude Chabrol, ainsi que La Veuve Couderc, Le Chat et Le Train de Pierre Granier-Deferre. Également au programme: les séries "La Littérature crève l’écran", avec Le Collectionneur, La Conciergerie, La Gloire de mon père, Le Château de ma mère, Un homme d’exception et Chocolat, de même que "Culture de la paix", comprenant des projections et des conférences filmées. Cela sans compter une demi-douzaine d’autres films et documentaires, dont plusieurs sur le cirque, et en particulier celui du Soleil.

Quant au Musée national des beaux-arts du Québec, il nous revient avec Les Classiques de la cinémathèque, offrant cet automne: Ève de Mankiewicz, La Tunique de Coster, Le Bébé de Rosemary de Polanski, Sept ans de réflexion de Wilder, Autant en emporte le vent de Fleming, La Mélodie du bonheur de Wise, 2001 de Kubrick, King Kong de Cooper et Schoedsack, One Million Years B.C. de Chaffer et Voyage au centre de la terre de Levin.

Petit nouveau, le Cinéma Cartier présente pour sa part, côté primeurs: Lucia et le sexe de Julio Medem, Les Neuf Reins de Fabian Bielinski, Hugo et le dragon de Philippe Baylaucq, ainsi que les documentaires Lettre à un ami de Jorge Fajardo et Super 8 Stories d’Emir Kusturica; côté répertoire: Grégoire Moulin contre l’humanité d’Artus Penguern, Il était une fois en Amérique de Sergio Leone, Le Dictateur de Chaplin, Les Étapes de la vie & La Croix du mérite de Phylactère Cola et Scratch de Doug Pray.

Autre primeur très attendue: la version cinématographique de La Face cachée de la lune, de Robert Lepage, qui sera présentée en avant-première à Québec lors d’une soirée-bénéfice pour la Fondation canadienne du rein et Ex Machina, le 25 septembre, à la Salle Albert-Rousseau.

Enfin, Antitube marque la rentrée avec une soirée de "cinémanipulations expérimentales en direct son/image" du groupe Phylm, composé d’Emmanuel Lefrant, "cinéaste sans caméra", et de Philippe Pasquier, "informaticien, musicien et spatialisateur sonore", le 6 septembre à 20 h, à la Salle Multi de Méduse.

Gros programme!

(Josiane Ouellet)