Duplex : Les voisins
Cinéma

Duplex : Les voisins

Ça commence comme un conte de fées: Alex (Ben Stiller) et Nancy (Drew Barrymore), jeune couple dynamique, lui auteur mettant la touche finale à son second roman, elle graphiste pour un magazine new-yorkais, trouvent enfin la maison de leurs rêves, un superbe duplex dans Brooklyn. Ils s’y voient déjà, élevant leur petite famille, dans un parfait et douillet bonheur bien mérité. Mais voilà, le second étage est loué par une vieille dame (Eileen Essel) qui ne semble pas pressée de dégager le plancher. Et encore, si ce n’était que cela… Entre vacarme nocturne et problèmes de plomberie, elle leur en fait voir de toutes les couleurs, et des meilleures, surtout lorsqu’ils en viennent à mettre au point toutes sortes de combines pour l’éliminer…

L’histoire est simple et déjà vue: des gens emménagent dans un nouveau logis et les problèmes commencent; un personnage apparemment inoffensif fait vivre un enfer à ceux qui l’entourent; et, quoi qu’ils fassent, ça se retourne contre eux… Alors, le doute plane: est-ce réellement innocent ou absolument machiavélique? Compte tenu des événements, les deux possibilités s’avèrent tout aussi invraisemblables l’une que l’autre. Mais c’est justement l’énormité des événements que l’on veut voir portée jusqu’à son extrême limite dans ce genre de film; avec une certaine imagination, s’entend. Il faut que ce soit tellement trop qu’on en pouffe d’incrédulité. Force est d’admettre que Duplex pousse le martyre de ses héros dans ses derniers retranchements, à travers une surenchère où on ne sent ni essoufflement, ni manque d’inspiration, en une manière de Foire aux malheurs à vecteur humain, misant sur un humour de situation pas toujours très novateur mais assez efficace. Le tout livré avec conviction et entrain. Si Larry Doyle fournit la matière et que Danny DeVito y applique son sens du rythme et de la comédie, c’est Drew Barrymore, à la fois simple et drôle, avec des regards diaboliques, et Ben Stiller, passé maître dans l’art du refoulement colérique et des expressions catastrophées, qui rendent le couple sympathique et surtout complice devant l’infâme Eileen Essel, excellente en vieille dame mi-ange, mi-démon.

Voir calendrier Cinéma Exclusivités