FCMM
Cinéma

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Du 9 au 19 octobre, se tiendra la 32e édition du festival préféré des cinéphiles avertis: le Festival international du nouveau cinéma et des nouveaux médias de Montréal. Survol d’une programmation aussi éclectique qu’appétissante.

En quelques chiffres, le FCCM, c’est une centaine d’invités de marque, 85 longs métrages très attendus en premières mondiales et nord-américaines, 63 courts et moyens métrages, 18 documentaires exposant l’état du monde, une trentaine de créations numériques, 17 ateliers et conférences, un cycle de 4 hommages et rétrospectives, un coup d’oeil sur le cinéma iranien ("Regard persan"), des programmes spéciaux, dont celui des "P’tits Loups" destiné au jeune public et les soirées "Kino-Kabarets". En tout, plus de 300 oeuvres provenant d’une cinquantaine de pays à se mettre sous la dent. Aurons-nous assez de 10 jours pour tout voir?


Les incontournables
Film d’ouverture du FCMM, nous ne voudrons certes pas manquer le cinquième long métrage du réalisateur et dramaturge Robert Lepage, La Face cachée de la lune; par ailleurs, l’atelier-conférence La Face cachée d’une production propose de sonder le tournage en haute définition. À la suite de tous les échos venus de Cannes, nous nous précipiterons pour voir Dogville de Lars Von Trier avec une Nicole Kidman comme nous ne l’avons jamais vue; d’inspiration brechtienne, ce septième long métrage du réalisateur danois est le premier tome d’une trilogie portant sur l’Amérique. Délaissant les drames de yakusas, Takeshi Kitano se réinvente avec Zaitoichi où le western, le film de cape et d’épée, la comédie et la danse à claquettes font bon ménage. Dans Stormy Weather, la réalisatrice Solveig Anspach (Haut les coeurs) pose son regard sensible sur le don de soi. Pour sa part, Raoul Ruiz se plaît à raconter les états d’âme d’un psychopathe dans Ce jour-là. Après nous avoir séduits avec L’Arche russe, Alexander Sokurov présente Père et fils, la seconde partie de son triptyque entrepris en 1996 avec Mère et fils. Adaptation libre de La Mouette de Tchekhov, La Petite Lili de Claude Miller se veut une réflexion grinçante sur le cinéma, avec l’impérial Jean-Pierre Marielle, Ludivine Sagnier et Yves Jacques. Ours d’argent 2003, Son frère de Patrice Chéreau jette un regard clinique sur la dégradation du corps d’un homme atteint d’une maladie sanguine incurable.


Le cinéma d’ici
Le FCMM donne aussi sa part au cinéma québécois. Dernier volet d’une trilogie sur les médias (Le Voleur de caméra et L’Autobiographe amateur), 100 % bio du Québécois Claude Fortin raconte la "mésaventure biographique" de Serge Laprade qui déplore le peu d’importance accordé aux archives télévisuelles. Dix ans après Deux actrices, Micheline Lanctôt revient à la réalisation pour aborder le difficile thème de l’infanticide dans Le Piège d’Issoudun, mettant en vedette Sylvie Drapeau. Et pour la première fois, le chorégraphe de réputation internationale Édouard Lock passe derrière la caméra pour offrir la version cinématographique de son spectacle Amélia, tandis que le jeune cinéaste français résidant à Montréal Bertrand Bonnello (Le Pornographe) revisite le mythe grec de Tirésias dans Tiresia, une oeuvre poétique aux dialogues ciselés avec Laurent Lucas. L’ONF présente deux réalisations pour les jeunes cinéphiles: premier film de la série Mission Arctique, La Grande Traversée est un documentaire tourné en haute définition par Jean Lemire et Thierry Piantanida qui nous emmène en expédition dans le Nord-Ouest; et Nuit d’orage de Michèle Lemieux se veut un récit philosophique sur une petite fille hantée par mille et une questions qui l’empêchent de dormir.

Les événements spéciaux
En collaboration avec le Festival International de Jazz de Montréal, le FCMM présente The Blues, une série de sept longs métrages produite par Martin Scorsese, parmi laquelle se retrouvent Feel Like Going Home de Scorsese et The Soul of a Man de Wim Wenders. Outre la musique, on traite dans le volet "Portrait" de cinéma, de danse, de théâtre et de sociopolitique par le biais de grandes figures ayant marqué la culture contemporaine; mentionnons After Tarkovsky de Peter Shepotinnik et Marguerite (Duras), telle qu’en elle-même de Dominique Auvray. Le grand cinéaste d’animation tchèque Jiri Barta viendra présenter neuf films qu’il a réalisés entre 1978 et 1999. Autre hommage très attendu, celui consacré à Werner Herzog qui effectue un retour au FCMM 31 ans après sa première visite pour nous faire découvrir son dernier film, Wheel of Time, un documentaire où il se penche sur le bouddhisme; pour l’occasion, la Cinémathèque et l’Institut-Goethe ont concocté la plus grande rétrospective jamais présentée à Montréal, soit 34 films de Werner, deux documentaires lui étant consacrés ainsi qu’une exposition de photos de tournage. On célèbre également Peter Greenaway (The Cook, the Thief, His Wife and Her Lover), qui viendra présenter une conférence où il expliquera sa vision du cinéma et des nouveaux médias; le grand cinéaste britannique profitera de son premier passage à Montréal pour nous faire découvrir The Tulse Suitcases, Episode 3. Antwerp, troisième long métrage d’une colossale oeuvre interactive comportant 92 DVD, une série télé de 16 épisodes et un site Internet. Pour nous imprégner davantage de la culture numérique, plusieurs soirées spéciales auront lieu tout au long du Festival: pour ouvrir le bal, Cinema Remix de Franklin Joyce; viennent ensuite les sept présentations de la série The SAT Connection et, pour clôturer le tout, Archi_textures, présentée en collaboration avec Mutek. Courez vite acheter vos billets et bon Festival!