Runaway Jury : Maîtres du jeu
Un tireur fou pénètre dans une firme de comptables d’où il a été congédié et tue 11 personnes avant de se suicider. Pour ne rien montrer ou presque de la tragédie sanglante, Gary Fleder (Kiss the Girls) propose un montage parallèle mouvementé où l’on voit l’une des victimes (Dylan McDermott) tentant de trouver du secours, traquée dans son bureau, et sur vidéo maison célébrant l’anniversaire de fiston, images joyeuses qui nous seront resservies en guise d’intermède mélo lors du procès qu’intentera la veuve de cet employé modèle contre le lobby des armes.
Libre adaptation du roman de John Grisham (The Firm, The Pelican Brief) – à l’origine, c’est le lobby du tabac qui était au banc des accusés -, Runaway Jury se présente comme un thriller divertissant ayant pour thème le très controversé deuxième amendement de la Constitution américaine. Mais devant l’équipement high-tech que le terrible Rankin Fitch (Gene Hackman) déploie pour former le jury, Runaway Jury chatouillera davantage le paranoïaque sommeillant en nous plutôt que de susciter une réelle réflexion sur la possession d’armes à feu. À cette fin, mieux vaudrait revoir Bowling for Columbine de Michael Moore…
Fidèle à l’esprit manichéen de Grisham, on retrouve dans le coin droit Fitch, clamant haut et fort détester les démocrates pour que l’on saisisse bien de quel bois il se chauffe, qui fera en sorte que le jury penche en faveur du lobby des armes. Dans le coin gauche, se tient Wendall Rorh (Dustin Hoffman), fier défenseur de la veuve et de l’orphelin. Au centre, deux petits drôles qui prétendent pouvoir manipuler le jury: le juré Nick Easter (John Cusack) et la mystérieuse Marlee (Rachel Weisz). Qu’est-ce qui les fait courir? L’histoire nous le dira à la toute fin, alors qu’on aura attendu vainement un débat éloquent sur la question ou une confrontation au sommet entre Hackman et Hoffman.
Le verdict final? Malgré leur talent et leur bonne volonté, Cusack et Weisz ne semblent pas toujours à leur place, alors que Hoffman fait des miracles avec les miettes qu’on daigne lui donner et que Hackman est comme un poisson dans l’eau. En prime, on nous balance des cartes postales de La Nouvelle-Orléans et quelques répliques en français pour la couleur locale. Assez musclé à défaut d’être vraisemblable.
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