Party Monster : Fête fatale
Cinéma

Party Monster : Fête fatale

Chez les cinéphiles, il avait presque sombré dans l’oubli. Si six ans sans Macaulay Culkin n’a laissé personne avec une incommensurable envie de le revoir, Party Monster, des documentaristes Fenton Bailey et Randy Barbaro, aurait pu donner une autre chance à la star de Home Alone de faire valoir ses talents d’acteur.

Cette fiction, le prolongement de leur documentaire éponyme sur la relation entre Michael Alig (Culkin) et James St-James (Seth Green, d’Austin Powers), raconte la vie de deux homosexuels fêtards, irrévérencieux et accros de costumes flamboyants. Leurs frasques nocturnes dans les discos new-yorkaises à la fin des années 80, et leurs partys aux thèmes loufoques, décrits dans Disco Bloodbath, écrit par St-James lui-même, sont à la base du film.

Malgré l’excès et les tentatives des cinéastes de rendre palpable le "s’éclater à tout prix" des deux jeunes hommes, il est impossible de rester accroché. Culkin fait couler le mascara; le maquillage, la gestuelle et la petite voix fausse n’ajoutent pas à l’incarnation d’Alig, mais lui enlèvent plutôt le peu de sympathie qu’on aurait pu lui trouver. Son jeu agace comme un caniche criard laissé à lui-même. En opposition, Seth Green impose sa présence, pareil à son personnage qui initie Alig en lui expliquant les rouages les plus simples pour devenir indispensable auprès des autres "clubbers". Et puis finalement, après le passage en vrac de plus de mille costumes (de Michael Wilkinson) et une hallucination-conversation avec un rat géant menant à une descente aux enfers d’overdose et de dépendance, on a le sentiment qu’il manque beaucoup de cohésion dans ce fatras de vignettes dont l’arc dramatique est absent. Cette surenchère de style ne masque malheureusement pas les défauts les plus élémentaires. L’écran brille de mille feux mais cela reste du toc. Bailey et Barbaro ratent la chance de partager la passion qu’ils ont pour ces deux zigotos, qui versent dans le pathétique. Come-back raté.

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