Pieces of April : Fête de famille
Pour les Américains, Thanksgiving demeure la fête traditionnelle familiale par excellence. Pas surprenant, du coup, que le réalisateur PETER HEDGES en fasse le sujet de son premier long métrage, Pieces of April.
Catherine Schlager
Celui qui s’est fait connaître grâce aux scénarios de What’s Eating Gilbert Grape et About a Boy dissèque cette fois les relations pas toujours harmonieuses au sein d’une famille de Pennsylvanie.
Depuis plusieurs années, les Burns ont perdu tout contact avec leur fille aînée April (Katie Holmes), jeune femme à l’allure punk qui habite avec son copain Bobby (Derek Luke) dans un appartement miteux du Lower East Side à New York. Mais comme on fête Thanksgiving, April veut tirer un trait sur ces vieilles rancunes afin de se réconcilier avec ses proches devant un bon repas et revoir sa mère Joy (Patricia Clarkson), qui souffre d’un cancer.
Ne reculant devant rien, le clan Burns s’entasse dans le vieux station brun pour une virée qui sera riche en rebondissements. Pendant ce temps, April s’improvise cuisinière et tente tant bien que mal de faire cuire sa dinde dans un four qui ne fonctionne guère. Heureusement, ses voisins, tous plus colorés les uns que les autres, seront là pour lui venir en aide.
Tourné en trois semaines avec un budget ridicule, Pieces of April n’en demeure pas moins intéressant. Comme tout bon scénariste, Peter Hedges a réussi à faire de cette histoire toute simple un film réellement sympathique grâce à plusieurs répliques savoureuses prononcées par des acteurs fort inspirés. À cet égard, Katie Holmes (connue pour son rôle dans Dawson’s Creek) incarne à merveille cette jeune femme qui cache ses vrais sentiments sous sa carapace de rebelle. Patricia Clarkson, une habituée des productions indépendantes, est toujours aussi excellente dans le rôle de Joy, qui trouve une seconde jeunesse en dépit de la maladie.
Malgré une finale qui coupe un peu court aux retrouvailles de cette famille que l’on aurait souhaitée encore plus dysfonctionnelle, un peu comme dans Festen, ainsi que quelques clichés inutiles, comme lors de cette scène où la famille est effrayée par sa rencontre avec Bobby parce qu’il est noir, Pieces of April est un petit film qui se laisse regarder avec plaisir.
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