Rire et châtiment : Juste pour rire
Brillant ostéopathe, Vincent Roméro (José Garcia) adore faire le pitre en public, au grand dam de sa femme Camille (Isabelle Doval), qui le quitte en lui reprochant son manque d’écoute. Alors qu’il s’initie à la culture russe pour reconquérir Camille dont le père était slave, l’égocentrique cabotin réalise que ses histoires font littéralement mourir de rire les gens sur son passage. Sonne donc l’heure des remises en question. Depuis qu’il a été révélé par les deux volets de La vérité si je mens! de Thomas Gilou, José Garcia n’a pas réellement eu la chance de mettre en valeur autre chose que son grand talent pour la comédie, lequel peut fortement agacer lorsque exploité dans une production de série B, tel Le Boulet, road movie puéril d’Alain Berberian et Frédéric Forestier. L’an dernier, son bon ami Patrick Timsit a tenté avec plus ou moins de bonheur de le faire passer vers un registre plus dramatique dans son burlesque Quelqu’un de bien. Actrice au parcours discret et compagne de Garcia à la ville, Isabelle Doval (Le plus beau métier du monde) souhaite aujourd’hui nous le faire découvrir sous un jour plus tendre. Un pari très risqué quand on a entre les mains un énergumène aussi increvable.
Des remarques grivoises adressées à ses patients jusqu’aux pas de danse endiablés qu’il exécute chez les tziganes, en passant par l’interminable blague sur les ours bleus servie avec un enthousiasme débordant (mais pas contagieux), Garcia se révèle encore une fois plus habile à faire le bouffon qu’à jouer les amoureux éconduits. Cependant, ne blâmons pas l’acteur, qui s’en tire honorablement avec des répliques d’un humour douteux – les histoires sont parfois si ennuyantes qu’il en devient difficile de trouver Vincent drôle! – et un personnage qui effectue une transformation psychologique peu crédible. Écrit par Doval, Olivier Dague et le scénariste de Timsit, Jean-François Halin, Rire et châtiment s’avère un premier film décevant à cause d’un scénario oscillant laborieusement entre la comédie sentimentale et la fable moralisatrice. Qui plus est, on tue toute la fantaisie et le semblant de profondeur du récit par une maladroite pirouette scénaristique des plus convenues. Demeurent la réalisation alerte de Doval et des interprètes en forme, dont Laurent Lucas, surprenant dans le rôle du collègue coincé de Vincent.
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