Love Actually : Vue embrouillée
Difficile de résumer en quelques lignes Love Actually de Richard Curtis, produit par la bande qui nous a servi Four Weddings and a Funeral, Notting Hill et Bridget Jones’s Diary, tant y fourmillent mille et une intrigues amoureuses – d’un intérêt très inégal, avouons-le franchement. Les histoires d’amour vous laissent de glace? Vous pouvez toujours vous rabattre sur les quelques répliques piquantes qui fusent dans la première partie et fuir dès que le tout s’englue dans un romantisme si sucré qu’il pourrait être nocif pour les diabétiques. Chose sûre, les amateurs de vedettes anglaises seront largement servis puisque presque tous les membres du bottin des artistes de Londres s’y donnent rendez-vous.
À l’approche des Fêtes, une rock star sur le déclin (Bill Nighy, odieux à souhait) se paie un come-back en enregistrant une horrible chanson de Noël qui a tôt fait de grimper au palmarès (et, par le fait même, de nous écorcher les tympans pendant plus de deux heures!). Alors que le nouveau premier ministre (le toujours charmant Hugh Grant) a le coup de foudre pour l’une de ses employées (Martine McCutcheon, croisement agaçant de Ginger Spice et de Monica Lewinsky), sa soeur (Emma Thomson, drôle et touchante) apprend que son mari (flegmatique Alan Rickman) en pince pour sa secrétaire… Par ailleurs, la collègue américaine du mari volage (attachante Laura Linney) se meurt d’amour pour son ténébreux confrère… Aussi, l’ami de l’épouse trompée (émouvant Liam Neeson) vient d’enterrer sa femme et apprend que son jeune fils est épris d’une camarade de classe… Avons-nous besoin d’aller plus loin? Bref, on se croirait dans un Lelouch à la sauce britannique tellement le propos est léger et les liens entre chaque histoire, bien ténus. À la différence que Curtis ne se complaît pas à faire de belles images sans signification et signe une réalisation assez alerte.
Partant du fait que les victimes du 11 septembre ont envoyé des messages d’amour à leurs proches avant de mourir, la morale de Love Actually est de nous faire comprendre que l’amour est plus fort que tout. Soit, mais est-ce une raison de conclure sur une scène où les passagers en transit dans un aéroport s’embrassent sous notre regard que l’on voudrait attendri? On ne baigne plus dans le sentimentalisme outrancier, mais dans le kitsch.
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