The Singing Detective : Le malade imaginaire
Cinéma

The Singing Detective : Le malade imaginaire

Basé sur la populaire série britannique de la BBC de 1986, The Singing Detective, écrit par feu DENNIS POTTER et mis en images par KEITH GORDON (Mother Night), est une édulcoration hollywoodienne, une oeuvre déconstruite mêlant film noir et rock’n’roll fifties qui s’attaque à la tâche presque impossible de réduire à moins de deux heures une télé-série de sept heures sans perdre de la substance chemin  faisant.

Dan Dark (Robert Downey Jr.), un auteur de polars, est alité dans un hôpital, souffrant d’un psoriasis peu commun couvrant tout son corps. Entre des épisodes d’hallucinations qui font de sa réalité un mélange de souvenirs de jeunesse peuplés de ses créations romanesques, il s’entretient avec le psychiatre Dr. Gibbons (Mel Gibson). Downey Jr. sait composer les multiples facettes d’un personnage qui aurait pu ipso facto sombrer dans la caricature, surtout sous un épais maquillage floconneux. Il livre une imitation précise de Bogart quand il s’imagine détective et maîtrise la gestuelle aisée d’un chanteur des années 50 durant les nombreux numéros musicaux (certains échouant lamentablement toutefois). Un tour de force, une palette d’émotions remplie, mais gardant le spectateur à distance puisqu’il est impossible de sympathiser avec lui. Les liens sont flous entre les délires de Dark et sa réalité hospitalière. Le récit ne décolle pas, n’arrive pas à nous tenir totalement en haleine. Bien sûr, un Mel Gibson chauve aux lunettes fond de bouteille fait sourire (il est producteur du film). Bien sûr, il y a cette fameuse scène de friction, où Dark doit contenir une érection pendant que Katie Holmes lui applique un onguent sur tout le corps. Bien sûr, retrouver Robin Wright Penn dans un rôle substantiel, incarnant la femme de Dark, fait plaisir.

Alors pourquoi, au sortir de la projection, ne nous reste-t-il en tête que cet horrible psoriasis cinématographique (beurk!)? Force est d’admettre que cela semblait être la préoccupation majeure du film, au même titre que les maquillages du Planet of the Apes de Burton. Du reste, The Singing Detective ne devrait se savourer qu’en télé-serie d’origine.

Voir calendrier cinéma À l’affiche