Entretien avec Tom Cruise : Journal d'un samouraï
Cinéma

Entretien avec Tom Cruise : Journal d’un samouraï

Toujours en nomination, mais jamais gagnant, TOM CRUISE, la grande vedette du box-office, pourrait avoir de meilleures chances de remporter le prestigieux Oscar grâce à The Last Samurai, un film dont le tournage aura coûté plus de 100 millions $.

The Last Samurai

, tout comme Master and Commander d’ailleurs, possède ce côté historique et épique qui sait si bien plaire aux membres du jury de l’Academy. Cruise y campe le capitaine Nathan Algren, un vétéran de la Guerre civile, une âme perdue, un alcoolique qui porte en lui la cicatrice de la guerre. Ce dernier partira pour le Japon en tant que mercenaire pour l’Empereur afin de rallier ses troupes et d’éliminer les guerriers samouraïs. Mais Algren devient captivé par les samouraïs, puis obsédé par leur tradition, leur légende et leur code d’honneur.

Le film met en scène une petite histoire d’amour, mais beaucoup de jeux d’épée, d’arts martiaux et un combat final grandiose.

Pourquoi étiez-vous prêt à consacrer tant de temps à ce film?
"Je consacre beaucoup de temps à chaque chose que j’entreprends. Rain Man et Born on the Fourth of July ont pris des années de préparation. Mais ce film était différent, car il m’a fallu près d’un an avant d’être prêt physiquement. Et, honnêtement, je ne savais pas si je serais en mesure de le faire, si j’allais trouver l’élégance dans les mouvements propre aux samouraïs."

Ce personnage semble si loin de votre expérience. Comment avez-vous fait?
"En me préparant non seulement physiquement, mais en développant le personnage en fonction de la transition qui s’opère dans sa vie. Je gardais un tas de notes pendant les séquences d’entraînement pour pouvoir me souvenir d’où venait Algren et d’où il allait. Je n’avais jamais vraiment joué dans un film épique comme Lawrence of Arabia et je savais ce qu’Ed (le réalisateur Ed Zwick) tentait de faire avec ce film. C’était très ambitieux à plusieurs niveaux."

Êtes-vous tous les deux des amateurs de ce genre de récit épique à l’ancienne?
"Nous aimons les films d’aventure. Ed brosse ici le portrait d’une époque spécifique et reproduit minutieusement l’histoire. Dans cet esprit de cinéma épique d’aventure, nous avons imprégné le film de cette histoire merveilleuse. Nous nous demandions comment nous pouvions faire fonctionner tout cela. Nous avons donc pris le temps qu’il fallait pour la préparation."

Vous semblez avoir pris plaisir à cette expérience…
"Ed Zwick est un artiste intelligent et sensible, alors j’y ai pris beaucoup de plaisir. Même lorsque j’étais un jeune acteur, je disais: "Je suis habitué de travailler fort. Je peux servir et débarrasser les tables dans un restaurant." Je n’ai jamais fait un film en lequel je ne croyais pas. Peu importe la tournure qu’il prend, je lui donne tout ce que j’ai à donner. C’est mon approche de la vie et je ne peux faire autrement. Avec moi, il n’y a pas de demi-mesure avec quoi que ce soit, et ce, dans tous les aspects de ma vie."

Comment avez-vous su répondre aux exigences très physiques du rôle?
"Lorsque j’ai commencé à travailler, je ne pouvais pas toucher mes orteils; mes mains ne dépassaient même pas mes genoux. Porter une armure de 50 livres peut sembler facile, mais lorsque vous baissez votre centre de gravité et que vous pliez vos genoux, c’est un poids considérable pour les genoux, l’aine et les jarrets. J’ai pris 25 livres de muscles pour ce film et, Dieu merci, j’ai travaillé avec un excellent coordonnateur de cascades, Nick Powell, qui m’a aidé."

À quel type d’entraînement avez-vous eu recours?
"Nous avons fait toutes sortes d’exercices d’épée chinoise afin de renforcer mes avant-bras et mes épaules pour que je puisse être capable de reproduire le mouvement et la rotation. Il y a eu quantité d’étirements et de l’entraînement ordinaire: travailler les séquences, apprendre les mouvements, travailler, travailler et travailler, tout comme Algren l’a fait lors de son entraînement."

Est-ce vrai que votre tête est passée à deux cheveux d’être coupée lors d’une scène?
"On a vraiment dit que j’avais failli me faire couper la tête? Vraiment? Non, ce n’est pas vrai. Du moins, pas à ce que je sache… Peut-être pendant que j’avais le dos tourné [rires]."