Entretien avec Jack Nicholson : Danse sociale
Cinéma

Entretien avec Jack Nicholson : Danse sociale

Jack Nicholson voit tranquillement les années s’envoler, mais il n’en perd pas son âme rebelle.

Dans Something’s Gotta Give, Jack Nicholson joue le rôle d’un gros bonnet libidineux exhibant fièrement une copine (Amanda Peet) assez jeune pour être sa fille. Mais à la suite d’une crise cardiaque survenue lors d’une visite chez elle, ce sera la mère de la fille (Diane Keaton) qui prendra soin de lui. Et, oh surprise, il succombera aux charmes de la femme d’âge mûr.

Tandis que la réalisatrice Nancy Meyers utilise avec bonheur l’image de tombeur notoire de Nicholson, l’acteur, quant à lui, affirme avoir troqué les fêtes nocturnes pour un plus grand engagement dans la vie de ses deux plus jeunes enfants, âgés de 11 et 13 ans.

Vous avez toujours eu la réputation d’être un gars… sociable?
Au tout début, s’il fallait que je sois seul deux ou trois nuits de suite, je me mettais à écrire des poèmes suicidaires. Aujourd’hui, même si ce n’est pas ce que je préfère, j’aime bien ma solitude. Mais je n’ai pas beaucoup de temps libres et je l’investis avec mes enfants chaque fin de semaine.

Alors toute cette fougue, c’est du passé?
Je ne vais pas faire semblant que je n’ai jamais été un voyou! Je le serais encore si j’en avais l’énergie! Mais maintenant, je n’arrive plus à… danser. J’étais assis dans le vestibule d’un restaurant la nuit dernière. J’aurais pu partir avec des milliers d’entre elles, de tous les âges, et certaines avec leur mère. Je ne dirai pas où je les amènerais, mais j’ai dit à l’une d’entre elles: "Je ne peux plus danser et si je devais le faire, il faudrait que ma partenaire soit une danseuse hors pair."

Que pensez-vous du thème de ce film, la peur de l’intimité?
Je n’ai pas peur de l’intimité. D’ailleurs, c’est tout le contraire. Je suis très critique en ce qui concerne mon intimité. Si je sens que la fille est impatiente de rentrer à la maison pour tout raconter à sa coloc, je n’embarque pas.

Les gens ont-ils de la difficulté à faire la différence entre Jack le mythe et Jack la réalité?
J’aimerais commencer par éloigner le mythe de qui est Jack Nicholson. Premièrement, je m’engage à fond, c’est ce que j’ai toujours fait. Je pense que c’est cela qui surprend les gens. Je suis plutôt le genre de personne à prendre les choses comme elles viennent. Je n’ai jamais fréquenté un seul et unique type de femme.

Comment qualifieriez-vous votre travail avec Diane Keaton?
Elle est surprenante et imprévisible, tout particulièrement brillante et vraiment unique. J’ai déjà travaillé avec elle et nous avions eu une tendre relation amicale à distance. Quand vous faites des films, vous pouvez être très près de quelqu’un et ne plus le revoir pendant dix ans. C’est comme cela dans l’industrie du film. Diane est un délice. J’ai eu beaucoup de plaisir à travailler avec elle. Tout le monde l’adore.

Comment se sont déroulées les scènes amoureuses avec elle?
Étrangement. Elle se prépare de façon peu orthodoxe. Avant une scène, elle peut me regarder droit dans les yeux et me dire: "Tu es dégueulasse, dégueulasse, dégueulasse." Et là, vous êtes supposés commencer à tourner la scène d’amour! Elle est aussi très enjouée. Parfois, comme réchauffement pour les scènes amoureuses, elle reviendra et dira "Je t’aime". Et, on y croit. Je me demandais si je n’allais pas être fiancé avec elle à l’heure de souper…

Traduction de Julie Rozon

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