Les Sommets du cinéma d'animation 2 : Animations unies
Cinéma

Les Sommets du cinéma d’animation 2 : Animations unies

En ce mois de décembre, la Cinémathèque québécoise présente Les Sommets du cinéma d’animation 2003. À l’affiche, une sélection des meilleurs films de l’année, tirés de la programmation du Festival d’Annecy mais aussi d’un peu partout ailleurs. Place à la diversité…

Du Québec à l’Australie, à la Russie, au Japon… Du monde du jazz (Cameras Take Five, Steven Woloshen) aux influences de l’art inuit (Îlot, Nicolas Brault), à la dénonciation de la couverture médiatique israélo-palestinienne (Promise Land, Gili Dolev), on découvre des univers captivants, ayant recours à différentes techniques: pâte à modeler, gravure sur pellicule, marionnettes, encre, pastel, graphite sur papier, travail en 2 et 3D… Survol de quelques oeuvres marquantes au programme.

D’abord Harvie Krumpet (Prix spécial du jury, Prix du public et Prix de la FIPRESCI du Festival d’Annecy 2003), écrit, réalisé et animé par l’Australien Adam Benjamin Elliot. D’une finesse et d’un humour rares, ce récit pâte à modeler – narré par Geoffrey Rush – nous fait plonger dans la vie d’un petit homme sur lequel la malchance a toujours pesé. Ainsi suit-on Harvie de la naissance à l’âge de la sagesse, de sa forêt polonaise à son exil forcé vers l’Australie. Sensible et drôle, le film propose une réflexion poétique sur l’essence du bonheur. Un petit bijou.

The Son of Satan (récipiendaire du Grand Prix du Festival d’animation étudiante d’Ottawa 2003), somptueuse adaptation d’un texte de Charles Bukowski. Ce court-métrage de Jean-Jacques Villard raconte la sombre histoire de trois crapules décidant de s’en prendre à plus faible qu’eux. Gravure, encre, pastel et graphite s’épousent alors pour rendre toute la puissance de la prose de Bukowski. D’une beauté choquante.

Également obscur: Having Soul (Hing Sees), animation marionnette de Riho Unt. Une oeuvre au surréalisme cauchemardesque alors qu’un jeune garçon demande à son père des soldats de plomb qui fermeraient les yeux avant de mourir.

Dans un registre plus joyeux, on retrouve Fast Film, de Virgil Widrich. À travers un collage de séquences classiques du cinéma hollywoodien, le réalisateur recrée une course-poursuite originale. De Bogart à Tarzan, James Bond et Marilyn, il place côte à côte des visages inusités. Se jouant des figures du langage cinématographique, Fast Film rappelle de manière amusante les beaux moments du septième art.

Finalement, Ligne de vie (Prix du jury junior du Festival d’Annecy), signé Serge Avédikian. Alliant travail sur ordinateur et peinture sur papier, le court-métrage relate le drame d’un artiste prisonnier d’un camp de concentration à qui l’on coupe les mains. Bouleversant. Ne voilà donc qu’un bref aperçu de cette programmation à haute teneur artistique. Un véritable feu d’artifice qui, oscillant entre oeuvres troublantes et légères, donne à voir et apprécier les multiples facettes du cinéma d’animation d’aujourd’hui. Les amateurs du médium devraient être conquis, les autres auront la chance de découvrir un langage fascinant. À ne pas manquer.

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