Le Seigneur des Anneaux:Le Retour du roi : Le chapitre final
Cinéma

Le Seigneur des Anneaux:Le Retour du roi : Le chapitre final

Très attendue, la conclusion de la trilogie Le Seigneur des Anneaux prend une allure de feu d’artifice. Son réalisateur, PETER JACKSON, fait en effet tout voler en éclats.

Nous y voilà, la monumentale adaptation de la trilogie de Tolkien par Peter Jackson s’achève avec Le Retour du roi. Peu importe notre envie de ralentir la cadence pour mieux savourer les chapitres restants, nous sommes obligés de quitter cette ouvre magistrale avec la conviction que, de notre vivant, personne n’osera relever un tel défi cinématographique. La boucle est bouclée et les pieds fatigués des hobbits se reposeront dans notre mémoire. Ce dernier volet fera perdre l’haleine des plus aguerris tant l’ultime affrontement du bien et du mal, annoncé depuis deux ans, se terminera dans un fracas sans précédent.

Dans ce dernier film de 3 heures 20 minutes, tout vole en éclats, Frodon (Elijah Wood) et Sam (Sean Astin) traînent le fardeau de l’anneau encore plus loin dans le territoire de Mordor. Aragorn (Viggo Mortensen) assume enfin son rôle d’héritier du trône de Gondor, et Gandalf (Ian McKellen) impose sans relâche sa majestueuse présence. Tous les efforts sont réunis pour laisser à Frodon la chance de détruire cet artefact du mal. Le crescendo vers le choc des armées aboutit non pas à une bataille rangée, mais bien à deux. Ainsi, Jackson continue de juxtaposer le voyage incognito de Frodon à du gigantesque spectacle, débordant d’effets spéciaux. Ainsi, certains personnages prennent l’arrière-plan, tels Gimli (John Rhys-Davis) et Legolas (Orlando Bloom), pour laisser plus de charge dramatique au porteur de l’anneau. Il vient un moment où on accuse la construction même. Trop d’action, menée trop longtemps, et on décroche un peu de ce feu d’artifice. On précipite les événements, au risque de perdre maints néophytes, comme si les concepteurs se disaient que, de toute façon, il y aura inévitablement une version longue en DVD. Cela explique pourquoi quelques scènes se terminent abruptement et que l’ouvre manque de poli. Bien heureux cependant de voir que tous les départements artistiques ont repris le flambeau, le portant résolument bien haut. Howard Shore culmine avec sa meilleure musique de la trilogie, ni pompeuse, ni assourdissante, mais bien solide et implacable. La créature Gollum, plus tangible que jamais (voix et gestuelle d’Andy Serkis), est égale à elle-même, et on a droit à la genèse de son malice, séquence d’ouverture bienvenue. Puis, les frissons abondent avec cette araignée géante, la Shelob que Jackson ne voulait pas inclure dans Les Deux Tours. Elle se meut comme si elle représentait la somme de nos cauchemars. Toutefois, le film évite totalement la présence du sorcier Saroumane et Jackson se permet des omissions (comme le Nettoyage de la Comté) au lieu d’ajouter des événements de son cru. Parfois on fronce les sourcils parce que c’est trop chaotique, parfois on sourit parce que c’est trop mielleux. On dirait qu’il n’arrive pas à trouver l’équilibre dans cette "terre du milieu". N’empêche que cette adaptation respectant totalement l’ouvre adulée de Tolkien mérite les applaudissements. En définitive, l’infatigable Jackson a relevé le défi au-delà des espérances; maintenant, il se prépare à faire des singeries avec King Kong avant de s’attaquer, probablement, à Bilbo le Hobbit.

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