21 grammes : Recours aux larmes
Cinéma

21 grammes : Recours aux larmes

Impossible de passer à côté des similitudes entre 21 grammes et Amores Perros, chef-d’œuvre d’Alejandro González Iñárritu. Toutefois, l’approche dans 21 grammes va plus en profondeur, à un point tel où elle devient cubiste dans la façon dont la narration se brise et se réassemble.

"J’ai toujours été fasciné par les pointillistes, les peintres comme Seurat. La façon dont ils peuvent créer un grand portrait à partir d’un manque évident de perspective. C’était l’idée: commencer avec les molécules et reculer. Ma méthode est une structure qui parie sur plusieurs ellipses. Chaque scène doit avoir son propre muscle afin de vous transporter d’ici à là-bas. Le public doit le sentir, il doit le créer. C’est ça qui est bien", note González Iñárritu. Le réalisateur risque gros, car il cherche clairement à obtenir un boucan d’émotions.

Ce film aborde les grandes questions – la vie, la mort, la croyance, la rédemption. La structure de 21 grammes va à l’encontre des acteurs, d’une certaine façon. Naomi Watts, Sean Penn et Benicio Del Toro sont tous éblouissants, mais le public n’arrive pas à suivre les personnages de scène en scène sur les plans dramatique et affectif, ce qui dissipe et dissout leurs efforts.

"Chaque histoire trouve une façon d’être racontée et celle-ci nous a crié qu’il fallait le faire ainsi. C’est aussi la façon dont nous parlons, avec des digressions." Iñárritu s’est acharné sur le scénario pendant plus de trois ans afin de s’assurer que la tension dramatique soit soutenue, pour ajuster le tir, trouver comment rendre le public proactif, faire en sorte qu’il participe au film, que ce ne soit pas seulement un "trip d’intellos".

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