Rentrée cinéma : Points de focalisation
Cinéma

Rentrée cinéma : Points de focalisation

En début de saison, la liste des films qui se préparent à envahir nos écrans se fait toujours touffue, souvent alléchante. Faits saillants.

Janvier

Dès cette semaine, on pourra voir Vendus, comédie noire d’Éric Tessier (Sur le seuil), mettant en vedette Brigitte Paquette et Serge Thériault. Puis, Girl with a Pearl Earring, racontant l’histoire d’amour entre le peintre Vermeer et sa servante (Scarlett Johansson – Lost in Translation). Également, Aime ton père, avec Gérard et Guillaume Depardieu, ainsi que Mille Mois, incursion dans la vie d’un enfant marocain. Ensuite, il ne faudra pas manquer Monster, basé sur l’histoire vraie de la première tueuse en série (Charlize Theron, en nomination pour le Golden Globe de la meilleure actrice, drame), le 23. Aussi: The Company, de Robert Altman, avec Neve Campbell en ballerine, et Je n’aime que toi, de Claude Fournier, où Michel Forget incarne un auteur tentant de retrouver sa muse. Quant au 30, on surveillera particulièrement la sortie d’Osama, le premier film tourné entièrement en Afghanistan depuis le règne des talibans. Mais ce sera également l’occasion d’observer 105 minutes de silence tout en sourires devant Janis et John, le dernier film de Marie Trintignant; ou, autre avenue potentiellement intéressante, de donner à George Armitage (Grosse Pointe Blank) la chance de nous surprendre avec son Big Bounce.

Février
Suivront, le 13 février: Dans l’œil du chat, thriller mettant en vedette Isabel Richer et Jean-Nicolas Verreault; The Republic of Love, de Deepa Mehta (Bollywood/Hollywood); le drame musical Jack Paradise, avec Roy Dupuis en pianiste de jazz des années 30; ainsi que la romance sénégalaise Madame Brouette. Puis, Le Papillon bleu, de Léa Pool, inspiré de l’histoire vraie d’un petit garçon en phase terminale qui rêvait d’attraper le plus beau papillon du monde. Avec William Hurt et Pascale Bussières, le 20.

Mars
Début mars, les ripoux Lhermite et Noiret nous reviendront dans un troisième volet de la comédie signée Claude Zidi. Mais c’est le 12 qu’on prévoit une véritable avalanche de sorties intéressantes avec, entre autres: Wilbur Wants to Kill Himself, comédie romantique de la réalisatrice d’Italien pour débutants; Good Bye Lenin, l’histoire d’un fils qui décide d’épargner sa mère récemment sortie du coma en lui faisant croire que le mur de Berlin est toujours debout; Spartan, de David Mamet, avec Val Kilmer en détective enquêtant sur le kidnapping de la fille du président; Le Dernier Tunnel, d’Érik Canuel (Nez Rouge), inspiré d’un fait divers de 1993, où une bande de malfaiteurs (menée par Michel Côté) essaient de cambrioler une banque du Vieux-Montréal en creusant un tunnel jusqu’à sa chambre forte; Luck, du Canadien Peter Wellington, au sujet d’un jeune homme qui met sa chance à l’épreuve; de même que Laisse tes mains sur mes hanches, de la Française Chantal Laudy, ou le nouveau départ d’une mère dont la fille quitte le nid familial.

Et ça se poursuivra sur cette lancée avec, le 19, le retour de Charlie Kaufman (Adaptation) au scénario d’Eternal Sunshine of the Spotless Mind, mettant en vedette Jim Carey et Kate Winslet. Puis, le 26, celui des frères Coen, qui nous offriront The Ladykillers, remake d’un film de 1955 mettant en scène Alec Guinness (rôle repris par Tom Hanks) et Peter Sellers; ainsi que de Francis Veber, qui nous présentera Tais-toi, où Jean Reno et Gérard Depardieu jouent respectivement le vengeur et l’idiot.

Avril
Avril, enfin, récompensera notre patience avec, le 2, la sortie du fameux Dogville, de Lars von Trier, mettant en vedette Nicole Kidman. Puis, celles de The Alamo, avec Billy Bob Thornton en Davy Crockett (le 9), mais surtout, du second volume de Kill Bill, où Quentin Tarantino donne apparemment davantage dans le western spaghetti (le 16). Aussi à surveiller: Hero, film chinois en nomination aux Oscars et aux Golden Globes (le 16); Les Égarés, d’André Téchiné, ou la rencontre hors des sentiers battus d’une mère de deux enfants (Emmanuelle Béart) et d’un adolescent (le 20); et I’m Not Scared, de Gabriele Salvatores (Mediterraneo), l’histoire d’un petit garçon témoin d’un crime qui lui échappe. Sans oublier Envy, le petit dernier de Barry Levinson (Bandits), qui fera à coup sûr des jaloux (du moins à l’écran…)

Enfin, ce sont Monica la Mitraille, de Pierre Houde (Omertà ), avec Céline Bonnier et Roy Dupuis, de même que Prozac Nation, d’Erik Skjoldbjaerg (Insomnia, l’original), où une jeune femme (Christina Ricci) est durement éprouvée par sa première année à Harvard, qui viendront clore le mois sur une note contrastée. Cela, en attendant les beaux jours de mai qu’annoncent déjà Nouvelle-France, de Jean Beaudin, Coffee and Cigarettes, de Jim Jarmusch (Ghost Dog…) et Hellboy, de Guillermo del Toro (Devil’s Backbone), pour ne nommer que ceux-là.

* À noter que ces informations sont sujettes à changements.

L’Évangile selon Mel
Un film qui a toutes les chances de faire l’événement cet hiver? The Passion of the Christ, du très religieux et conservateur Mel Gibson. En effet, depuis que "Biblical Deep Throat" a mis en circulation une copie de travail du scénario, l’œuvre relatant les 12 dernières heures de la vie de Jésus a soulevé toute une controverse selon laquelle elle serait un appel à l’antisémitisme. À tel point que Fox, Paramount, Warner et Miramax ont toutes refusé d’en assurer la distribution. Qu’à cela ne tienne, la production de 25 millions de dollars presque entièrement financée par son réalisateur (20 M $) prendra néanmoins l’affiche le 25 février prochain, le mercredi des Cendres. Et avec l’aval du pape, svp! Le tout, en version originale araméenne… et, après mûre réflexion, sous-titrée en anglais (ouf!).