The Butterfly Effect : Effet bof
Cinéma

The Butterfly Effect : Effet bof

Crédité comme acteur principal et producteur du nouveau thriller fantastique The Butterfly Effect, ASHTON KUTCHER risque de voir son capital de sympathie gonfler au cours des prochaines semaines. L’entreprise était pourtant risquée puisque le film des réalisateurs BRESS et GRUBER s’éloigne de l’image que projetait jusqu’ici cet acteur spécialisé dans la comédie.

Ainsi, Ashton Kutcher (bien connu dans son rôle de Kelso, l’épais de service de That 70’s Show) a décidé de se donner une crédibilité au cinéma. Sa performance dans le premier film du duo Eric Bress et J. Mackye Gruber (scénaristes de Final Destination II) pourrait bien lui en fournir l’occasion, même si son rôle ne lui convient, là aussi, qu’à moitié.

Dans son enfance pas toujours facile et marquée d’événements troublants, Evan Treborn (Kutcher) est victime d’étranges trous noirs, de moments perdus dans le temps dont il n’a pas le moindre souvenir. Encouragé par un psychologue à tenir un journal où il donne un compte rendu de ses journées, Evan continue surtout d’être l’acteur souvent involontaire d’incidents étranges autours desquels gravitent aussi ses amis, Tommy et sa sœur Kayleigh ainsi que Lenny.

Ayant quitté sa ville avec sa mère, Evan est de nouveau confronté à ses troubles lorsqu’une fois au collège, il tombe sur ses vieux cahiers. En lisant les passages concernant ses fameux trous de mémoire, il découvre qu’il possède l’étrange faculté de "remplir" ces trous pour ainsi changer les événements futurs et influer sur le cours de sa vie et de celles de ses amis… surtout de celle de Kayleigh (Amy Smart), l’amie d’enfance qui aurait du devenir la femme de sa vie et dont le suicide part le bal des retours en arrière.

Si on accepte cette prémisse (qui n’est expliquée que par une anomalie génétique… rien d’autre), et à cause de son ouverture sur les chapeaux de roues, The Butterfly Effect fait de belles promesses qu’il ne remplit cependant qu’à demi. Cela dit, il faut avouer que le film de Gruber et Bress (d’après leur propre scénario) exploite quand même plutôt bien ses côtés sombres et son ambiance parfois surprenante, en plongeant à fond dans le sordide, surtout pour une trame centrée sur des enfants: une femme et son enfant littéralement explosés sans raison par le quatuor infernal, un chien arrosé d’essence, le père de Tommy et Kayleigh s’adonnant à un cinéma bien particulier mettant en scène ses enfants, le comportement sadique de Tommy…

Par contre, les divers épisodes, pour les nommer ainsi, où Treborn tente de réparer ses erreurs ou ses mauvaises décisions en voulant simplement aider ceux qu’il aime sont de valeur nettement inégale, ce qui n’aide en rien à arranger l’homogénéité de l’ensemble. Encore une fois, les moments les plus glauques collent bien à l’ensemble, mais certains autres, où Treborn accomplit enfin sa vie idéale, semblent plus liés à la comédie qu’autre chose. Même si l’effet était voulu, ça passe mal…

Et même si Kutcher, le centre d’une distribution autrement aussi parfaite que surprenante, réussit à épater, il n’en demeure pas moins qu’il reste prisonnier de ses expressions de comique ahuri, qui ne font pas toujours mouche. Comme la fin d’ailleurs, qui se veut un compromis un peu décevant entre le pessimisme espéré et l’espoir de beaux lendemains. Néanmoins, c’est déjà assez pour accrocher le spectateur moyen et même les autres…

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