L’Effet papillon : Effet bof
Crédité comme acteur principal et producteur du nouveau thriller fantastique L’Effet papillon, ASHTON KUTCHER risque de voir son capital de sympathie gonfler au cours des prochaines semaines. L’entreprise était pourtant risquée puisque le film des réalisateurs BRESS et GRUBER s’éloigne de l’image que projetait jusqu’ici cet acteur spécialisé dans la comédie.
Ainsi, Ashton Kutcher a décidé de se donner une crédibilité au cinéma. Sa performance dans le premier film du duo Eric Bress et J. Mackye Gruber (scénaristes de Destination finale II) pourrait bien lui en fournir l’occasion, même si son rôle ne lui convient, là aussi, qu’à moitié.
Dans son enfance pas toujours facile et marquée d’événements troublants, Evan Treborn (Kutcher) est victime d’étranges trous noirs. Encouragé par un psychologue à tenir un journal où il donne un compte rendu de ses journées, Evan continue surtout d’être l’acteur souvent involontaire d’incidents étranges autour desquels gravitent aussi ses amis Tommy, Kayleigh et Lenny.
Ayant quitté sa ville avec sa mère, Evan est de nouveau confronté à ses troubles lorsque, une fois au collège, il tombe sur ses vieux cahiers. En lisant les passages concernant ses fameux trous de mémoire, il découvre qu’il possède l’étrange faculté de "remplir" ces trous pour ainsi changer les événements futurs et influer sur le cours de sa vie et de celles de ses amis… surtout de celle de Kayleigh (Amy Smart), l’amie d’enfance qui aurait dû devenir la femme de sa vie et dont le suicide part le bal des retours en arrière.
Si on accepte cette prémisse (qui n’est expliquée que par une anomalie génétique… rien d’autre), L’Effet papillon fait de belles promesses qu’il ne remplit cependant qu’à demi. Cela dit, il faut avouer que le film de Gruber et Bress (d’après leur propre scénario) exploite quand même plutôt bien ses côtés sombres et son ambiance parfois surprenante, en plongeant à fond dans le sordide, surtout pour une trame centrée sur des enfants: une femme et son enfant littéralement explosés sans raison par le quatuor infernal, un chien arrosé d’essence…
Par contre, les divers épisodes, pour les nommer ainsi, où Treborn tente de réparer ses erreurs ou ses mauvaises décisions en voulant simplement aider ceux qu’il aime sont de valeur nettement inégale, ce qui n’aide en rien à arranger l’homogénéité de l’ensemble.
Et même si Kutcher, le centre d’une distribution autrement aussi parfaite que surprenante, réussit à épater, il n’en demeure pas moins qu’il reste prisonnier de ses expressions de comique ahuri, qui ne font pas toujours mouche. Comme la fin d’ailleurs, qui se veut un compromis un peu décevant entre le pessimisme espéré et l’espoir de beaux lendemains. Néanmoins, c’est déjà assez pour accrocher le spectateur moyen et même les autres…
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