Miracle : Les coulisses de l’exploit
Les films de sport se suivent et se ressemblent tous, croyez-vous? Attendez de voir Miracle, dernier titre en liste sur le thème du hockey, vous serez surpris. Le réalisateur Gavin O’Connor (The Glass House, Tumbleweeds) a en effet réussi à aller au-delà du scénario sportif classique – des athlètes qui ne connaissent pas le succès arrivent à surmonter tous les obstacles pour remporter la victoire grâce à leurs efforts et leur courage – en recréant habilement le climat sociopolitique des années 1979-1980.
Colorado Springs, 1979. L’Association de hockey amateur des États-Unis vient d’embaucher l’entraîneur Herb Brooks (Kurt Russell, méconnaissable) dans le but bien avoué de bâtir la meilleure équipe de hockey au monde et de pouvoir enfin vaincre les Soviétiques aux prochains Jeux olympiques de Lake Placid. Avec le soutien de sa femme Patti (Patricia Clarkson, toujours excellente) et de son fidèle entraîneur adjoint Craig (Noah Emmerich), Herb recrute les meilleurs joueurs universitaires du pays et les entraîne sans relâche pendant sept mois, parfois même jusqu’à l’épuisement, le temps de leur inculquer les vraies valeurs, à savoir le fait de croire en soi, le goût de la victoire et l’esprit d’équipe. Et le miracle qui devait se produire arrivera, histoire vraie oblige: les États-Unis réussiront à battre les Russes et leur redoutable gardien Vladislav Tretiak pour repartir avec la précieuse médaille d’or.
À mille lieues des films de hockey légers tels que Les Boys, Mystery Alaska, Slap Shot, Mighty Ducks et autres Youngblood, cette production Disney mise sur l’authenticité du récit pour toucher les spectateurs. Et le tout fonctionne à merveille. Il faut dire que les acteurs ont été brillamment dirigés, tout particulièrement Kurt Russell qui vole la vedette dans le rôle de l’entraîneur dévoué qui ne s’en laisse pas imposer. Les matchs de hockey sont filmés à l’aide de caméras extrêmement mobiles, ce qui place le spectateur au cœur de l’action. On se plaît à penser que le vrai Herb Brooks, décédé à la suite d’un accident de la route en août dernier à l’âge de 66 ans, aurait certainement bien aimé le film s’il avait eu la chance de le voir…
On l’a dit plus haut, le film fait une belle place au contexte sociopolitique de cette époque marquée par l’invasion soviétique en Afghanistan et la guerre froide entre l’U.R.S.S. et les États-Unis. Si Miracle verse parfois un peu trop dans l’américanisme, on comprend mieux pourquoi cette victoire de l’équipe, et, par le fait même, celle de toute une nation, revêtait un caractère si particulier.
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