Léa Pool et Pascale Bussières : Le Papillon bleu
Cinéma

Léa Pool et Pascale Bussières : Le Papillon bleu

La réalisatrice LÉA POOL s’est éloignée des sentiers qu’elle connaît bien pour nous offrir Le Papillon bleu, une histoire humaine remplie d’espoir et de rêve.

Ce film est éloigné des univers auxquels vous nous avez habitués. Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous lancer dans la réalisation d’un tel projet?

Léa Pool: "En fait, Francine Allaire (productrice) avait ce projet depuis quelques années. Un jour, elle m’a envoyé un courriel très simple disant: "J’aimerais que tu lises ce scénario. Je sais que ce n’est pas a priori dans tes cordes, mais j’ai l’impression que ça pourrait te rejoindre." Alors j’ai lu le scénario, et j’ai vraiment été touchée par cette histoire… Ma fille a huit ans, et je me disais que pour elle, ce serait aussi l’occasion de suivre mon travail de plus près. C’est un film qui ouvre la discussion, qui permet beaucoup de relations entre le monde des adultes et celui des enfants. Un film grand public, finalement."

Comment avez-vous abordé ce rôle?
Pascale Bussières: "Je n’ai pas rencontré de parents qui ont des enfants atteints de cancer ou autre. Je me suis vraiment fiée à l’écriture du scénario et à la direction de Léa. Parce que je pense que, globalement, on sait que les parents qui vivent depuis longtemps avec des enfants malades sont tournés vers la vie. Ce ne sont pas des gens qui traînent leur misère, qui sont dans la sentimentalité de la souffrance. Au contraire. Ils sont extrêmement présents, vivent dans le moment. La femme que j’incarne a un côté batailleur, volontaire. Elle a envie que ce rêve se réalise. Pour elle, c’est aussi grandiose que pour son fils."

Dans Le Papillon bleu, on retrouve de nombreux plans macroscopiques, un peu comme s’il s’agissait d’un film sur la nature. Est-ce que ce choix esthétique s’est imposé dès le départ?
Léa Pool: "Oui. J’avais été très impressionnée par le film Microcosmos. Je me disais: c’est sûr, les enfants adorent le monde des insectes. Et puis on ne pouvait pas parler de la passion pour l’entomologie sans montrer cet univers. Alors on a fait appel à une deuxième équipe qui a travaillé là-dessus en parallèle. Elle était sur un plateau, à quelque mètres de nous, en train de mettre en scène des insectes. Ce n’était pas évident, il y avait souvent des trucs qui ne marchaient pas, comme des pattes qui manquaient (rires)."

Qu’était-il important pour vous d’exprimer à travers cette histoire?
Léa Pool: "La force du rêve. Comment un rêve peut déplacer des montagnes. Je trouve qu’on est trop souvent éloigné des vraies affaires. Moi-même, ça m’a arrangée que l’histoire soit inspirée d’un fait vécu pour y croire. Or, avec le recul, je trouve que c’est idiot de ma part. Au fond, si on garde les yeux ouverts, il y en a des miracles dans la vie. Mais on a une espèce de cynisme. On n’est pas assez ouvert à l’émerveillement, aux rêves, à l’imaginaire… D’ailleurs, les indigènes avec qui nous avons tourné trouvaient cette histoire assez normale. Dans leur culture, c’était possible qu’un enfant venant de la ville, d’une civilisation occidentale, se ressource en allant dans un endroit comme celui-là. J’ai beaucoup appris de cette expérience, et je pense que ç’a été la même chose pour les gens de l’équipe."

Pascale Bussières: "Oui, il y a un véritable côté initiatique à cette histoire. L’enfant vit un passage initiatique qui le ramène à la vie. Mais pour nous aussi, il y a eu un côté magique durant le tournage."

Le Papillon bleu
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