Annie aux pieds de la Vierge : Variations sur un même thème
Cinéma

Annie aux pieds de la Vierge : Variations sur un même thème

Le festival Regard sur le court métrage au Saguenay recevra des invités haut de gamme. Réalisateurs, acteurs, producteurs… d’ici et d’Europe. Tous seront présents lors de cette édition. Un des noms à surveiller sera Pierre-Michel Tremblay, réalisateur originaire de la région. Avec son film Annie aux pieds de la Vierge, c’est une première réalisation qu’il offre en primeur aux gens de la région. Variations sur un même thème avec le réalisateur et son personnage, Annie, campé par Geneviève Brouillette.

Quelle est l’histoire d’

Annie aux pieds de la Vierge?
Pierre-Michel: "C’est une femme qui a très envie de tomber en amour. Elle rencontre quelqu’un et veut croire que c’est la bonne personne. Mais pour la première fois de sa vie, elle va être capable de dire ce qu’elle pense au moment où elle le ressent. C’est un peu l’anecdote dramatique. Sur le fond, je me sers un peu de la comédie romantique pour faire une sorte de modeste allégorie sur le désir de croire et le fanatisme religieux. C’est une comédie. Il n’y a pas vraiment de message mais plus une interrogation sur comment notre désir d’être amoureux peut parfois nous aveugler."

Geneviève: "Ça traite de comment, des fois, on veut trop être en amour. On se trompe souvent. L’histoire d’Annie, c’est celle d’un couple qui n’a rien à voir ensemble. Ils poussent trop pour que ça marche. Ça donne un désastre, évidemment, mais avec une touche d’humour. C’est un niveau absurde propre à Pierre-Michel Tremblay.

Comment s’est passé le tournage dans la région?
Pierre-Michel: "C’était super! Les gens étaient très impliqués dans le film. On a tourné à Cap au Leste. On était heureux d’être là, malgré des conditions climatiques difficiles. Mais on les a intégrées à l’histoire. J’avais des solutions au cas où il y aurait de la pluie. On a fait un film avec la nature. Tout le monde a bien participé, Geneviève était très généreuse. Je suis très content car il n’y a pas beaucoup de fictions qui ont pour cadre le fjord du Saguenay. On a fait beaucoup de documentaires mais on n’a pas beaucoup raconté d’histoires inventées qui se passaient avec ce décor ou qui l’avaient comme cadre. Alors pour moi, c’était important de le rendre présent; comme ça, on a une bonne idée de la nature au Saguenay."

Geneviève: "C’était la première fois que je venais ici. C’est un plus d’être en région, comparé à Montréal. Toute l’équipe loge à l’hôtel. De plus, on était dans la pourvoirie Cap au Leste. Et comme on ne retourne pas chez nous le soir, dans nos habitudes, ça crée une atmosphère plus intense sur le plateau. D’ailleurs, François Truffault tournait toujours ses films en location. Les comédiens ne retournaient pas dans la vie réelle. Il y a quelque chose comme une plus grande intégration, une plus grande concentration à faire juste ça."

Et si on donnait une définition du court métrage?
Geneviève: "Pour moi, un court métrage, c’est une histoire concentrée dans l’essentiel. Un lieu d’exploration pour les cinéastes aussi car ça leur permet d’essayer des trucs qu’ils ne pourraient pas faire sur des longs métrages, qu’ils n’osent pas essayer. C’est aussi un endroit pour les jeunes cinéastes qui désirent faire leurs premiers pas."

Pierre-Michel: "C’est le premier court métrage que je réalise. Pour le définir, j’irais d’une comparaison avec le domaine littéraire. Pour moi, le court métrage est au long métrage ce que la nouvelle est au roman. Il y a d’ailleurs une explosion de court métrage au Québec, une effervescence. En Europe, le court métrage se porte mieux, il y a plus de diffusion et de festivals. Mais ici, au Saguenay, le festival Regard sur le court métrage est unique en son genre. C’est très précieux et il faut le conserver."