La Beauté du geste : Je me souviens
Cinéma

La Beauté du geste : Je me souviens

Coupures de postes, réductions de salaires et abandon temporaire des activités publiques. Rien ne va plus pour les employés de la Cinémathèque québécoise, à qui Jeanne Crépeau (Revoir Julie) dédie un documentaire sobre et intimiste sur ce haut lieu de la mémoire du cinéma d’ici et d’ailleurs. Faute de subventions, la Cinémathèque risque de devoir fermer ses portes et, du coup, priver les cinéphiles des œuvres qu’elle préserve et tarir la source d’inspiration des réalisateurs en devenir. Vingt-cinq ans après y avoir découvert On est au coton de Denys Arcand, la cinéaste nous convie à une fascinante visite guidée de la Cinémathèque. En chemin, elle y croise les frères Dardenne, Michel Brault expliquant le fonctionnement d’anciennes caméras, des enfants qui font du cinéma d’animation et les employés de la Cinémathèque qui témoignent de leur passion pour le cinéma. Scripts, correspondances d’illustres réalisateurs comme Renoir et Kubrick, vieilles copies de films manipulées avec un soin respectueux et affiches de cinéma originales: la Cinémathèque regorge de trésors que Crépeau nous dévoile trop brièvement. À nous, donc, d’aller les découvrir sur place. D’ailleurs, durant les Rendez-vous du cinéma québécois, où l’on présentait La Beauté du geste en film de clôture, une pétition circulait pour sauver la Cinémathèque. Les amoureux du cinéma se feront-ils entendre du gouvernement? Souhaitons-le, car sans le travail minutieux des conservateurs de la Cinémathèque, ce sont "notre fait, notre geste et notre dit", comme le disait Claude Jutra, qui sont condamnés à disparaître pour toujours. À la Cinémathèque québécoise, du 24 au 29 février.

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