Produire en région : Le défi d'Alain Corneau
Cinéma

Produire en région : Le défi d’Alain Corneau

On pourrait dire qu’Alain Corneau trempe dans la production depuis qu’il a appris à marcher. Technique de plateau, réalisation, production, tout lui a réussi jusqu’à maintenant. Son défi? Produire ici, au Saguenay-Lac-Saint-Jean.

La Chasse Galerie. Non pas la légende, mais bel et bien la maison de production de films voisine de la petite maison blanche. Plus de 200 tournages de matériel audiovisuel ont passé entre ces murs. Partout dans la province, on connaît sa notoriété. Mais ce n’est pas sans sacrifices qu’Alain Corneau et son équipe arrivent à produire ici. "Le contexte de la production a beaucoup changé depuis les dernières années. En 1970, on produisait beaucoup en région. Mais dans les années 80, il y a eu une baisse, rappelle-t-il. Le Québec est une des meilleures plateformes de production. Mais les conditions ne sont pas évidentes, même dans les grands centres." En effet, on se rappelle tous les coupures budgétaires du Fonds canadien de la télévision.

De plus, le fait d’être éloigné de la plaque tournante montréalaise n’avantage pas la production régionale. Mais comme le mentionne si bien le producteur, notre royaume a de quoi attirer les meilleures réalisations cinématographiques. "Ce qui est favorable, par contre, à notre région, c’est le décor qui nous entoure. C’est ça, la différence entre ici et les grands centres. Malgré l’éloignement, on doit être tout de même branché sur le milieu, car tous les événements se passent à Montréal. C’est plus dur. Mais je tente le plus possible d’être au courant, d’être présent."

Un défi de tous les jours
"Produire, c’est marcher sur un échiquier dont les carreaux sont toujours en mouvement. Ça bouge beaucoup, tout le temps, rappelle Alain Corneau. C’est une industrie en mouvance. On doit toujours être à la recherche de quelque chose de nouveau."

Alain Corneau est avant tout un homme d’affaires, mais un grand innovateur. Car pour conserver la Chasse Galerie dans notre région, il faut avoir du cran et un sens du risque calculé. "Il faut être très idéaliste pour produire en région. C’est un défi de tous les jours." Demeurer ici, c’est très important pour lui. "C’est un choix de rester en région. On doit offrir un produit différent, c’est ça notre mission."

Les Productions de la Chasse Galerie n’ont pas fini de nous étonner. En plus de présenter plusieurs de ces réalisations durant les 8es Regards sur le court métrage au Saguenay, c’est trois projets de séries qu’Alain Corneau a en banque, sans parler des courts métrages sur lesquels son équipe travaille actuellement. De quoi rendre jaloux les grands centres.