Kino3R : Ça tourne!
Dérivé du concept montréalais Kino, la cellule trifluvienne Kino3R soufflera bientôt sur sa toute première bougie. Regard sur son année de démarrage.
Le mouvement Kino commence à prendre forme dans la métropole en 1998. Christian Laurence, fatigué d’attendre des contrats qui n’arrivaient pas, lance un défi à trois de ses amis: réaliser un court métrage par mois. Rapidement, leurs films quittent le magnétoscope du sous-sol pour être présentés dans des lieux inusités, tel un bain public désaffecté. Les foules accourent. Le projet fait boule de neige et de nouvelles cellules voient le jour, dont celle de Trois-Rivières, Kino3R, qui fêtera son premier anniversaire au début d’avril.
Particulièrement actif, le noyau trifluvien a grandi d’une manière phénoménale. Formé au départ de 12 ou 13 membres piliers, il en compte maintenant une cinquantaine. Des individus de tous les milieux et de tous les âges qui, selon leurs disponibilités, produisent des courts métrages, projetés le deuxième mardi de chaque mois au Maquisart. Cette brusque émergence s’explique en partie par les nombreux efforts de promotion déployés par le groupe fondateur mauricien. Un labeur incroyable récompensé par une salle comble lors de la deuxième représentation seulement. Depuis, les kinoïstes réussissent à maintenir leur assistance à un minimum de 150 personnes.
Respectant le moule de Kino Montréal, mais avec de petites spécificités régionales, Kino3R sert de plateforme de diffusion pour les réalisateurs du coin. "×On essaie de créer un contexte favorable pour la production audiovisuelle, raconte Anne-Marie Martineau, présidente du conseil d’administration. Mais on ne veut pas faire de Kino3R un groupe d’élite. Car s’il y a un objectif à ce projet, c’est de recruter des gens à l’expérience variée."
Kino3R, tout comme les autres cellules existantes, évite les restrictions. Ainsi, tous les genres de films (documentaires, dessins animés, drames, films expérimentaux) ont la possibilité de se retrouver au programme d’une soirée Kino. Seul ce qui déroge à la loi ne peut être montré au public: cruauté envers les animaux, pornographie… Le mouvement laisse plutôt libre cours à la créativité. Il lui arrive cependant de donner un blâme à un participant qui ne respecte pas les règles du cadre. "×Un blâme, c’est sympathique! Cela consiste en une contrainte à ajouter au prochain film réalisé. C’est le public qui la choisit. Ça peut être de faire apparaître un Bonhomme Carnaval sur une zamboni ou une poupée Barbie dans la production. Ça devient ainsi davantage une source de stimulation qu’une punition", explique la présidente.
Jusqu’à aujourd’hui, plus de 70 films ont paru sur l’écran géant du Maquisart. Cela équivaut à une belle participation des kinoïstes trifluviens, qui se démarquent par la qualité de leurs courts métrages.
Le 9 mars à 19 h 30
Au Maquisart
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