The Snow Walker : Guide de survie
Dans Never Cry Wolf, adaptation d’un roman de Farley Mowat, Charles Martin Smith jouait un biologiste envoyé dans le Grand Nord pour y étudier les mœurs des loups. Vingt ans plus tard, Smith se retrouve non pas devant mais derrière la caméra avec The Snow Walker, également adapté d’un roman de l’écrivain canadien Mowat (Walk Well My Brother).
À l’été 1953, lors d’une mission de routine qui survole l’océan Arctique, un pilote de brousse de Yellowknife (le charismatique Barry Pepper) vient en aide à des Inuits qui le supplient de ramener à l’hôpital de Yellowknife une jeune femme atteinte de tuberculose (la nouvelle venue Annabella Piugattuk). Durant le trajet de retour, un engin explose subitement, forçant l’avion à s’écraser à quelques pieds du rivage. Ayant survécu miraculeusement à l’accident, Charlie et Kanaalaq, la jeune Inuit, doivent s’armer de patience et de courage en attendant les secours. Les semaines passent et les épreuves sont nombreuses pour les deux rescapés qui apprennent tant bien que mal à communiquer et à survivre.
Si le film impressionne par son côté visuel, il est dommage que le récit soit aussi peu enlevant. Tourné sur les sites naturels de Churchill et Rankin Inlet, au Manitoba, le film capte à profusion son environnement sauvage et pittoresque. Les images sublimes sont le fruit du travail des chefs-opérateurs Paul Sarossy (remarqué pour son travail avec Atom Egoyan) et Jon Joffin. Cependant, on se lasse rapidement des embûches surmontées par les protagonistes, à tel point qu’on éprouve un ennui ferme. Le réalisateur, dont le précédent film était carrément de l’enfantillage (Air Bud), se montre peu novateur avec cette mise en scène répétitive et ces innombrables fondus enchaînés en guise d’ellipses.
Calqué sur le modèle "guide de survie", le film insiste lourdement sur les leçons de courage et d’adversité. Les deux personnages passent ici par toute une gamme d’émotions mais la chimie n’opère pas. Malgré tout, le film renferme quelques moments intéressants: l’attaque d’un essaim de moustiques (des vrais… pas d’effets numériques ici) ou encore la capture de caribous par Charlie et Kanaalaq. Somme toute, il manque à The Snow Walker ce souffle épique et poétique pour une réussite du genre.
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