Les Enfants de la pluie : Frères ennemis

Libre adaptation du roman À l’image du dragon de Serge Brussolo, le film d’animation Les Enfants de la pluie devait voir le jour il y a une vingtaine d’années sous la direction de René Laloux, celui qui nous avait donné le magnifique La Planète sauvage. Faute de fonds, le projet avorta avant de finalement aboutir entre les mains de Philippe Leclerc, assistant réalisateur de Laloux et animateur du Roi et l’Oiseau de Philippe Grimault.

À cheval entre la légende ancienne et le conte futuriste, Les Enfants de la pluie met en scène deux peuples ennemis que seul un amour impossible pourra réconcilier. D’un côté, les Pyross, adorateurs du soleil menacés de mort dès que la pluie fait rage, menés par le belliqueux Razza, instigateur de la guerre sainte; de l’autre, les Hydross, peuple pacifique qui ne pense qu’à s’amuser durant la saison des pluies et possédant le pouvoir de se pétrifier dès que celle-ci se termine.

Malgré un récit aux recettes éprouvées, ce parcours initiatique en forme de fable sur l’intolérance n’en demeure pas moins une réussite sur le plan graphique grâce à l’illustrateur Philippe Caza (Gandahar de René Laloux), qui cosigne également le scénario avec Laurent Turner. Avec ses arrière-plans désertiques semblant sortir d’un tableau de Dali, l’ensemble s’avère un judicieux mélange d’éléments fantaisistes puisant à la fois dans l’Antiquité, voire la préhistoire, et la science-fiction. Bénéficiant d’une vibrante palette d’orangés auxquels les teintes bleutées font office de parfait complément, Les Enfants de la pluie charmera à coup sûr les enfants de tous âges.

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