Rétrospective Victor Erice
Trois décennies, trois œuvres. La filmographie du cinéaste espagnol Victor Erice paraît bien pauvre; cependant, ses films font montre d’une grande richesse, tant au niveau visuel, chaque plan étant composé avec une minutie remarquable, que psychologique. Ainsi, dans ses deux premières œuvres, Erice se fait l’observateur sensible des tourments de l’enfance, tout en offrant en filigrane le portrait d’une Espagne ravagée par la sanglante guerre civile. Campé en 1940 dans un village paisible de Castille, L’Esprit de la ruche (El Espiritu de la colmena, 1973) met en scène une fillette (la sublime petite Ana Torrent de Cria Cuervos de Carlos Saura) qui, bouleversée par le Frankenstein de James Whale, saisira peu à peu l’essence de la vie et de ses mystères. Autre film magnifique sur la perte de l’innocence, Le Sud (El Sur, 1983) raconte les tribulations d’une fillette de huit ans qui cherche à comprendre pourquoi son père (Omero Antonutti), épris d’une actrice de cinéma (Aurore Clément), fuit constamment vers le Sud de l’Espagne. Parvenue à l’adolescence, elle voudra enfin connaître ce Sud longuement imaginé lors d’une inoubliable scène où elle et son père entendent une chanson leur rappelant l’époque où ils étaient complices. Enfin, dans Le Songe de la lumière (Sol del Membrillo, 1992), Erice propose une bouleversante réflexion sur l’art et la fuite du temps par le biais d’un peintre, Antonio Lopez, qui tente vainement d’immortaliser avec précision l’image d’un cognassier. Trois films rares à voir absolument, en version originale avec sous-titres français, à la Cinémathèque, du 17 au 25 avril. www.cinematheque.qc.ca.
Raoul Barré
Dès le 15 avril, la Cinémathèque accueille l’exposition À la découverte de Raoul Barré, créateur d’un siècle nouveau. Outre la peinture, la caricature politique et la bande dessinée, cet artiste québécois, dont la famille vient d’offrir une importante collection d’œuvres dessinées et de documents à la Cinémathèque, s’est illustré dans le cinéma d’animation (Félix le chat). Une projection des films de l’artiste aura lieu le 23 avril à 18 h 30, avec accompagnement au piano par Gabriel Thibaudeau. www.cinematheque.qc.ca.
Le Papillon bleu
À la fin du premier trimestre de 2004, Le Papillon bleu s’est classé comme le film québécois le plus populaire, avec plus de 250 000 spectateurs. Par ailleurs, le film de Léa Pool a été sélectionné par le Tribeca Film Festival, que parrainent Martin Scorsese et Robert De Niro.
Téléfilm Canada
Téléfilm Canada a conclu une entente-pilote d’un an avec la Creative Artists Agency de Los Angeles. Cette entente encouragera la création de films canadiens ayant accès à des investissements américains et à une distribution aux États-Unis.
Gala FCTVM
Le 21 avril, à la Salle des pas perdus de la Gare Windsor, la comédienne Karine Vanasse animera le 6e gala annuel des Femmes du cinéma, de la télévision et de la vidéo à Montréal. Cette année, FCTVM honorera Francine Allaire de Gala Films, la scénariste Joanne Arseneau, la réalisatrice et scénariste Carole Laganière, la directrice photo Nathalie Moliavko-Visotzky et la directrice générale de l’INIS, Louise Spickler. Pour sa part, Monique Savoie, fondatrice et directrice générale de la Société des arts technologiques, recevra le prix Louise-Grenier.
Prix Lumière
Le 13 avril dernier, lors de la première du documentaire, Pendant que court L’assassin, l’Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec (ARRQ) a remis le prix Lumière au cinéaste indépendant et documentariste engagé Magnus Isacsson.