Godsend : L’enfant terrible
Les questions de clonage soulèvent un éternel débat bioéthique. Jusqu’où peut-on aller pour créer, re-créer la vie? En 2002, alors que le réalisateur Nick Hamm (Talk of Angels, The Very Thought of You, The Hole) tournait son thriller Godsend, la secte raëlienne défrayait la chronique, affirmant avoir mis au monde le premier enfant cloné. Coup monté pour obtenir l’attention médiatique… Il n’en reste pas moins que la polémique demeure. Mark Bomback, scénariste du film, s’est nourri des inquiétudes entourant ces questions de manipulations génétiques, ces légendes urbaines les plus noires, signant une histoire aux accents surnaturels cauchemardesques. Mais ne poussons pas trop loin la réflexion éthico-existentielle, Godsend étant d’abord et avant tout un thriller divertissant qui réussit à nous tenir en haleine et à nous donner froid dans le dos. Après Dolly, voici donc Adam…
L’histoire est simple. Un couple (Greg Kinnear et Rebecca Romijn-Stamos) perd son fils de huit ans dans un tragique accident. Alors que les parents préparent la cérémonie d’enterrement, le mystérieux docteur Richard Wells (Robert De Niro) fait surface, proposant de les aider à surmonter le drame. La méthode est illégale et doit se faire dans le plus grand secret. Il s’agit de cloner la jeune victime afin de mettre au monde un enfant identique. L’opération se déroule avec succès et bientôt, un nouvel Adam (Cameron Bright ) voit le jour. Mais huit ans plus tard, au même âge où l’enfant perdit initialement la vie, les choses se gâtent. Le jeune garçon commence à avoir des visions cauchemardesques, des troubles de la personnalité.
Variation faisant écho à The Sixth Sense et The Good Son, le thriller de Nick Hamm flirte avec l’horreur et le paranormal. Le réalisateur aura misé sur une atmosphère oppressante qui, sans faire dans l’outrance visuelle, montre le familier sous un jour effrayant. La montée de la tension dramatique est bien exploitée et on se laisse prendre au jeu de cette intrigue angoissante, malgré des revirements tirés par les cheveux. Habité par de terribles démons, le petit acteur canadien nous glace le sang. Avec son sourire et son regard inquiétant, il rend bien le caractère double de son monstrueux personnage. De quoi donner la chair de poule!
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