The Rage in Placid Lake : Après la graduation
Cinéma

The Rage in Placid Lake : Après la graduation

Placid Lake, c’est le nom du jeune protagoniste (Ben Lee) de cette comédie australienne douce-amère pour adolescents. Né dans une famille hippie d’une banlieue cossue de Sydney, la prétendue rage de Placid (que nous chercherons longtemps) est apparue lors de sa première confrontation avec le monde, hors du nid familial. Pour son premier jour d’école, ses parents choisissent de le vêtir d’une jolie robe afin de damer le pion aux habituels stéréotypes sexuels. Évidemment, le petit Placid souffrira de cette éducation dite "ouverte et pacifique". Jamais ses parents ne se mettront en colère, ne serait-ce pour défendre leur fils qui sert littéralement de souffre-douleur à une bande de voyous "normaux". Après sa graduation, Placid a un plan en tête: devenir normal. Une entreprise qui ne manque pas d’inquiéter sa seule grande amie d’enfance, Gemma (Rose Byrne), une jolie bolée ès sciences. Les parents granola, dont la mère (Miranda Richardson) est une réalisatrice de documentaires sur les tribus oubliées, et le père (Garry McDonald), un psychothérapeute animateur d’une émission sur CARE-FM, s’inquièteront enfin de leur héritier quand celui-ci décochera un emploi dans une compagnie d’assurances…

Premier film de l’Australien Tony McNamara, The Rage in Placid Lake, qui tient beaucoup plus de Rushmore que d’American Pie, s’avère une comédie cynique originale et rafraîchissante. Cependant, elle frôle trop la caricature pour être perçue comme une véritable critique intelligente du conformisme et du corporatisme. Par ailleurs, la leçon trop appuyée qui veut que l’on ne soit jamais complètement capable de se changer soi-même tout comme la fin sucrée du film agacent quelque peu. De plus, le jeu très cool de Ben Lee, une rock star australienne célèbre depuis ses 15 ans, a du mal à nous faire croire à la fragilité de son personnage ainsi qu’à sa colère refoulée. Par contre, Richardson et McDonald se révèlent tous deux excellents en parents égocentriques et hippies jusqu’au bout des orteils. Il reste donc que l’on sourit souvent (plus que l’on ne rit) grâce à ce jeune garçon atypique qui remet tout son univers en question. On se réjouit aussi de ce nouveau venu qui ne prend pas les adolescents pour des attardés mentaux. Assurément une sortie agréable en leur compagnie après le bal de graduation…

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