Stupidity : Les idiots
Cinéma

Stupidity : Les idiots

D’une échelle de la stupidité différenciant les idiots (QI de 0 à 25), les imbéciles (QI de 25 à 50) et les morons (QI de 50 à 75) aux préceptes de Trevor Strong, auteur d’Ignorance Is Bliss, prônant une manière d’annihilation de la pensée et des sentiments, en passant par les interventions des auteurs d’Understanding Stupidity et The Story of Stupidity, de The Power of Stupidity et de Stupidity ainsi que du fondateur de Fark.com, de Noam Chomsky, de Michael Moore et de plusieurs autres, Stupidity s’attarde à un phénomène à la fois répandu – et peut-être de plus en plus… -, mais peu documenté. Un sujet par ailleurs en constante évolution, et donc, tout désigné pour un work in progress dont la version (originale anglaise) qui sera présentée cette semaine intègre un nouveau segment sur le passage de Steve-O à Québec et à Montréal ce printemps.

Comme le disait Einstein, deux choses sont infinies: l’univers et la stupidité… Et encore, il n’a jamais été certain de la première. Ainsi, la stupidité est partout et, pour peu que vous en doutiez, le film d’Albert Nerenberg arrivera certainement à vous en convaincre. Toutefois, demandez à monsieur Tout-le-Monde de définir le terme ou cherchez des études sérieuses sur la question – pour autant qu’elles puissent exister… – et vous risquez de faire chou blanc. Une lacune que cet amusant mais anecdotique documentaire n’est pas pour combler. En effet, s’il nous en met plein la vue en nous présentant la stupidité sous toutes ses formes, à travers un montage effréné et une sélection d’images d’archives éloquente; s’il nous fait rire avec son humour à deux niveaux, d’abord ironique, mais misant aussi sur le caractère comique des illustrations d’idiotie qu’il propose, force est d’admettre qu’il n’a rien de scientifique et qu’il ne nous apprend pas grand-chose en concluant que des gens intelligents peuvent aussi être stupides et que les gens apparemment stupides le sont souvent moins qu’on le croit. De même, s’il dénonce, c’est sans se prendre la tête, en se contentant de jeter un regard sarcastique sur certaines manifestations de la bêtise. Sans compter que, bien qu’il raille et décrie l’avidité des spectateurs en matière d’âneries ainsi que l’empressement des médias à leur en présenter, il n’en demeure pas moins qu’il table lui aussi sur cette tendance. Mais comment lui en tenir rigueur puisqu’il donne lui-même dans l’autodérision? Comme quoi on est tous le con de quelqu’un…

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