Présentateur de nouvelles: La Légende de Ron Burgundy : Un navet
Cinéma

Présentateur de nouvelles: La Légende de Ron Burgundy : Un navet

Moustaches, cheveux gominés et chapeaux de cow-boy contribuent à accentuer le cliché du yankee conservateur homophobe et raciste dont est parsemée la production.

Et pourtant, ça s’annonçait relativement bien… Une caricature du milieu des médias, une représentation humoristique du machisme dominant l’univers de l’information: armé de ces éléments, le réalisateur Adam McKay aurait pu offrir à son public une satire réussie. Malheureusement, lorsque les armes tombent entre de mauvaises mains, le résultat de leur exploitation ne peut être autre que tragique…

Moustaches, cheveux gominés et chapeaux de cow-boy contribuent à accentuer le cliché du yankee conservateur homophobe et raciste dont est parsemée la production. Aucune subtilité ne se dégage de ces dialogues bourrés d’allusions sexuelles primaires, et les gags répétitifs entrecoupés de pénibles temps morts sont soulignés avec un tel manque de tact que c’en est aberrant. L’arrivée inattendue de l’ambitieuse journaliste Veronica Corningstone (Christina Applegate, qui a le mérite de garder un semblant de dignité) au sein de l’équipe exclusivement masculine du téléjournal de six heures le plus coté de San Diego sert de prétexte à McKay pour conduire sa production sur la route du long et douloureux déclin de Ron Burgundy (Will Ferrell, très crédible en animateur fat et pathétique), ex-idole de la station, qui se verra brutalement déclassé par l’intrépide féministe acharnée. Pris entre ces deux rivaux qui mènent une relation amour-haine dénuée de romantisme, on retrouve un trio d’animateurs complètement débiles, dont le seul digne de mention est l’homme météo au QI défaillant incarné avec un certain humour par Steve Carell.

Une lutte avec des grizzlis, un portrait dénigrant de la communauté hispanophone, un combat armé féroce entre les membres de diverses chaînes télévisées, des coups de coude sous la ceinture: les amateurs d’un ridicule sans finesse ne seront pas déçus. Mais pour ceux qui restent de glace à la vue d’un chien qui se fait catapulter en bas d’un pont ou d’un membre en érection prolongée, un seul conseil: fuyez!

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