Festival Fantasia Ubisoft : Émergence des profondeurs
Depuis une semaine, Fantasia bat son plein avec son lot de films d’auteur qui redonnent au genre ses lettres de noblesse, d’œuvres complètement déjantées et de curiosités psychotroniques. De quoi plaire à tous ceux qui aiment se faire raconter des histoires… qui n’ont rien à voir avec celles de grand-mère.
Celui que les programmateurs du festival surnomment le Sympathy for Mister Vengeance de l’année, The Uninvited de Lee Soo-yeon, raconte un triste récit d’infanticide; un film d’horreur déroutant par sa beauté plastique, son onirisme et la mélancolie qui s’en dégage. Pour sa part, The Good Cop de Lasse Spang Olsen nous plonge dans l’univers violent d’un policier (l’acteur et scénariste Kim Bodnia) dont les meilleurs amis sont des criminels; quelque peu décevant malgré une bonne charge d’humour noir et ses nombreuses zones grises.
Si vous préférez une palette plus colorée, Cutie Honey de Hideaki Anno, adaptation d’un manga des années 70, saura vous plaire avec son univers gomme baloune; rigolo et riche en calories. Plus éclaté et baroque qu’un film de Terry Gilliam, A Journey Into Bliss de Wenzel Storch, ovni cinématographique mettant en vedette les jumeaux de l’ourse du Macbeth de Polanski, se révèle cependant plus prometteur sur papier que sur pellicule… En revanche, Jang Jun-hwan a la main plus heureuse pour son premier film Save the Green Planet où l’on retrouve deux zigotos kidnappant un riche industriel qu’ils croient être un extra-terrestre; une joyeuse surprise.
Également à ne pas manquer, les films d’animation Arzak Rhapsody de Jean "Moebius" Giraud et Band of Ninja, chef-d’œuvre perdu du réalisateur de Furyo, Nagisa Oshima, ainsi que ce très beau classique de l’horreur, Frankenstein: The True Story de Jack Smight avec Michael Sarrazin, et le drame épique d’Ui-seok Kim, présenté lors du dernier Festival de Cannes, Sword in the Moon.
Enfin, les amateurs de bizarreries pourront se rabattre sur The Champions of Justice, film mexicain de 1972 où de mystérieux nains s’attaquent à des lutteurs, alors que les fanas de Star Wars se bidonneront devant The Man Who Saved the World, mieux connu comme étant The Turkish Star Wars, ou si vous préférez le Plan Nine From Outer Space du festival, qui emprunte impunément des extraits du film de Lucas. Tellement minable, paraît-il, que cela en est génial! Pour le plaisir de découvrir tout ce que vous ne pourrez voir ailleurs… www.fantasiafestival.com.
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