Les robots : Will et les robots
Réalisé par ALEX PROYAS, à qui l’on doit déjà d’honnêtes sciences-fictions comme The Crow, Les robots possède assurément tout pour susciter les attentes les plus favorables. Mais…
Dans un Chicago futuriste dont la propreté n’a d’égale que la complicité entre l’homme et l’automate, le détective Del Spooner (toujours aussi cabotin Will Smith) se charge d’enquêter sur le mystérieux suicide du célèbre scientifique roboticien Alfred Lanning (James Cromwell). Spooner, dont l’attitude impertinente correspond moins à celle de l’enquêteur soucieux de résoudre une énigme qui le dépasse qu’à celle du râleur préoccupé par son apparence, suspecte un robot, ironiquement baptisé Sonny, d’être l’auteur de cet homicide déguisé. Aidé par la jolie psychologue roboticienne (!) Susan Calvin (Bridget Moynahan), notre "homme en noir" (il en garde malencontreusement l’allure mais heureusement l’humour) découvrira que la mort du scientifique cache un secret dont la race humaine entière est l’objet. Les robots auront-ils raison de l’homme?
Les robots possède assurément tout pour susciter les attentes les plus favorables. Librement inspiré de l’œuvre du romancier Isaac Asimov, le thème du film offre une intelligente perspective sur ce qui attend l’homme face à l’intégrité éthique de l’automate. Ce dernier, obéissant à trois règles précises dont il ne peut, idéalement, déroger, peut néanmoins réussir à transgresser celles-ci en défiant simplement leur logique propre. C’est là où l’on reconnaît l’empreinte d’Asimov. Les robots est l’histoire de cette transgression. Cet aspect philosophique aurait pu être dilué dans la sauce fadasse du banal film d’action, ou, pire, le récit aurait pu prétendre exposer une pensée alors qu’il ne fait que résumer maladroitement le dictionnaire Larousse de la philosophie; il n’en est rien. Proyas résume avec humilité la pensée d’Asimov et il en résulte du coup un film à la fois clair, intelligent et divertissant.
Même si l’aspect futuriste du film aurait gagné en crédibilité à se vouloir moins design et immaculé, on se plaît néanmoins à voir ainsi un monde où le robot aide les vieilles dames à traverser la rue et s’offre à promener le chien. L’humour est présent, la tension est palpable et l’action est offerte à dose raisonnable. Ce qui, malheureusement, n’est pas suffisant pour faire du film une œuvre inoubliable. Les robots aurait pu être à la hauteur de toutes les attentes si la production n’avait pas eu la sombre idée de nous imposer Will Smith dans le rôle du détective contrarié et robophobique. Ce personnage caractériel aurait mérité d’être assumé par un acteur. Dommage. Heureusement, Sonny sauve la mise.
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