The Bourne Supremacy : Dans la ligne de mire
Cinéma

The Bourne Supremacy : Dans la ligne de mire

"Ça finira toujours par te rattraper. Ça finit toujours comme ça. À cause de ce que tu es: un tueur, Jason." Son nom est Bourne. Jason Bourne. Profil: tireur d’élite. Statut: agent de la CIA, déserteur. Particularité: amnésique. Et poursuivi par les démons de son passé. Loin du célèbre agent spécial que trois simples chiffres, 007, rendent totalement irrésistible et invincible, le personnage né des romans d’espionnage de Robert Ludlum a davantage la carrure d’un XIII, sorti de la B.D. de Van Hamme, avec sa juste dose de vulnérabilité et de crédibilité. Les deux héros arpentent d’ailleurs les mêmes pistes, celles de l’espionnage international, brouillées par les défaillances de leur mémoire.

Dans The Bourne Identity, le premier volet de la série sorti en 2002, Jason Bourne (Matt Damon) partait à la recherche de son passé pour tenter de contrôler son présent et faire face à ses ennemis. Deux ans plus tard, l’agent en fuite, accompagné de Marie (Franka Potente), reste tout aussi tourmenté par ses cauchemars, où ressurgit son passé de tueur. Accusé du meurtre de deux agents de la CIA lors d’une mission ratée à Berlin, Jason est forcé de sortir de son trou pour échapper à la traque menée par Pamela Landy (Joan Allen), la responsable des opérations, et déjouer les manipulations de ses anciens supérieurs.

Cette fois-ci, c’est le cinéaste britannique Paul Greengrass (Bloody Sunday) qui tient les rênes de ce jeu habile du chat et de la souris. Il apporte à The Bourne Supremacy la même dose de fébrilité que son prédécesseur, Doug Liman. Mais sa performance repose sur sa capacité à donner de la nervosité à un scénario qui, comme tout film-suite, gagne en platitude. Dans ce deuxième opus, la quête identitaire de Bourne n’est plus au centre de l’intrigue, même si le personnage y voit progressivement plus clair dans les méandres de son passé. Le drame d’espionnage, qui ne lésine pas en cascades et courses-poursuites, prend davantage les allures d’un film d’action classique. C’est la réalisation qui lui apporte toute son originalité. Filmées caméra à l’épaule, la plupart des scènes plongent le spectateur dans l’atmosphère oppressante qui entoure le héros. Confusion des sons, rythme frénétique, images en pagaille, lumière tamisée par la grisaille hivernale: tous nos sens sont faussés, égarés entre Naples, Berlin et Moscou, sur les pas d’un personnage en proie à une perte de repères intérieurs. Le procédé est efficace, renforcé par la prestation touchante et convaincante de Matt Damon.

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