Catwoman : Ronronner de déplaisir
Cinéma

Catwoman : Ronronner de déplaisir

Révolution féministe oblige, les Spider-Man, Superman et compagnie ont désormais des pendants féminins aussi forts et musclés qu’eux. Plus question pour les nanas de jouer les faire-valoir de ces messieurs: si Batman est capable de défigurer tous ses ennemis, eh bien pourquoi ne le pourraient-elles pas, elles aussi? Après tout, l’effet de surprise d’un coup de talon aiguille bien placé est de loin supérieur à celui d’un vulgaire uppercut démodé! Vous êtes sceptique? Il suffirait de vous frotter aux griffes argentées de la toute nouvelle Catwoman pour changer d’avis…

Malheureusement, ceux qui s’attendaient à assister à un remake anti-machiste des aventures de la justicière de renom devront ranger rapidement leurs idéaux au placard. Moulée dans une combinaison de cuir pour le moins révélatrice, armée d’un fouet qu’elle manie avec violence, la femme-chat incarnée par la décevante Halle Berry ne fait rien pour atténuer les afflux de testostérone. La trame quasi inexistante de l’histoire ne laisse guère place aux réflexions brillantes ou aux gestes mesurés: tout n’est que violence, provocation et sexualité gratuites. Même les effets spéciaux, qui constituent habituellement l’aspect gagnant de telles productions, laissent fortement à désirer. Le plus myope des presbytes saurait déceler sans hésiter les séquences où l’ordinateur a joué un rôle plus grand que nature. Il faut croire que le réalisateur Pitof (Vidoq) n’aura strictement rien retenu de son expérience dans le domaine, car les scènes de combat et les cascades boiteuses s’enchaînent à une vitesse effrénée.

Songer à se rabattre sur le caractère humanitaire de la cause défendue par l’héroïne siliconée n’est même pas envisageable, puisque toute l’ampleur de sa mission consiste à arrêter la mise en vente d’une crème de beauté toxique pour la peau. Quant à l’espoir de voir une quelconque morale poindre à la fin de ce récit futile, il est vite éclipsé par le dégoût qu’inspire un dénouement brutal et bâclé. Cette production sexiste et exécrable mériterait de sombrer dans l’oubli le plus rapidement possible. Pour les inconditionnels des super-héros qui seraient tentés de succomber à la tentation, épargnez-vous une séance d’abrutissement inutile et ressortez plutôt vos vieux comic books, car il y a vraiment quelque chose de pourri à Gotham City…

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