28e édition du Festival des Films du Monde de Montréal : À première vue
Cinéma

28e édition du Festival des Films du Monde de Montréal : À première vue

L’accablant rapport Secor, l’écart toujours plus grand entre les organisateurs du FFM et les journalistes, une programmation qui laisse à désirer d’année en année, des stars qui se font de plus en plus rares, des cinéphiles qui désertent graduellement les salles… Le FFM rendra-t-il bientôt son dernier souffle?

Après la morose conférence de presse du 10 août dernier, l’envie de couvrir le Festival des Films du Monde de Montréal se fait très peu ressentir. Et pourtant, l’on sera présent une fois de plus cette année par respect pour les cinéphiles qui ont envie de suivre cette 28e édition, parce que l’envie de célébrer le cinéma est plus forte que tout et que l’on espère encore y trouver quelques trésors cachés. On peut bien rêver…

Tel que promis lors de la conférence de presse, la programmation du FFM s’est enrichie d’une trentaine de films depuis la semaine dernière, dont six longs métrages, pour un total de 245 films. Parmi ces ajouts, notons le drame de guerre romantique de John Duigan, Head in the Clouds, qui met en vedette Penelope Cruz et Charlize Theron, de même que Karine Vanasse et David LaHaye; La Vita che vorrei du lauréat du Grand Prix spécial du jury au FFM en 1999 pour Fuori dal Mondo, Giuseppe Piccioni; et Memorias del saqueo – Mémoires d’un saccage de Fernando Sollanas, qui traite des effets de la mondialisation et de la dictature.

Côté people, le Festival rendra hommage à Isabelle Adjani, ce qui est toujours mieux que de saluer la carrière d’une Sandra Bullock ou d’un Jackie Chan; au fait, qu’a-t-elle fait de vraiment remarquable depuis les années 80? Les réalisateurs Theo Angelopoulos et Krsto Papic seront également à l’honneur; le FFM présentera quelques œuvres marquantes des trois artistes. Un nouveau volet pique notre curiosité, celui des critiques du Variety; Jeux olympiques obligent, on aura également droit à un volet Cinéma et Sport.

Du côté de la compétition officielle, on mise beaucoup sur le film d’ouverture et unique film canadien en compétition (allez savoir pourquoi Comment conquérir l’Amérique en une nuit, premier long métrage de Dany Laferrière, n’a pas mérité cet honneur), Elles étaient cinq de Ghyslaine Côté, dont le court métrage Pendant ce temps avait été comparé à Scorsese et De Palma. Bien qu’il nous ait quelque peu déçu l’an dernier, on attend avec impatience le nouveau film de Raoul Ruiz, Journées à la campagne, de même que Le 7e Jour de Carlos Saura. Autres figures incontournables avec lesquelles on aime renouer, Éric Rohmer (Triple agent) et Ingmar Bergman, qui raconte dans Saraband les retrouvailles du couple de Scènes de la vie conjugale, se retrouvent Hors concours. Chez les plus "jeunes" réalisateurs, mentionnons le prometteur Écoute-moi de l’acteur Sergio Castellito, avec une Penelope Cruz défigurée, et l’excellent Comme une image d’Agnès Jaoui (Prix du scénario à Cannes), qui sera présenté lors d’une soirée-bénéfice en l’honneur de Gilles Carle. Enfin, en guise de film de clôture, Les Choristes de Christophe Barratier, avec Gérard Jugnot et François Berléand, s’annonce plutôt inoffensif mais néanmoins charmant. Du 26 août au 6 septembre. www.ffm-montreal.org.