Océan noir : À la dérive
Cinéma

Océan noir : À la dérive

À moins de pouvoir s’identifier aux protagonistes ou d’être aquaphobe, et d’être ainsi en mesure de savourer intensément chaque seconde d’Océan noir, le fait d’observer un jeune couple de yuppies flottant à la dérive au milieu de l’océan constitue un exercice passablement ennuyant. Écrit, réalisé et monté par Chris Kentis (Grind), que l’on retrouve également derrière la caméra avec sa femme et productrice Laura Lau, ce thriller marin comporte certes quelques scènes haletantes, voire terrorisantes et oppressantes, mais ce n’est pas assez pour soutenir l’intérêt. Pas même pour 79 petites minutes.

Le film constituant un huis-clos liquide s’étendant à l’infini, l’océan se fera le théâtre de quelques scènes de la vie conjugale qui n’ont rien à voir avec celles de Bergman. Évidemment, lorsque l’on se retrouve à jouer un rôle peu enviable dans la chaîne alimentaire et que la faim, la soif et le froid deviennent de plus en plus envahissants, l’envie de philosopher sur le pourquoi de la vie ne se fait sans doute pas pressante. Toutefois, Kentis, qui veut nous faire comprendre à quel point nous tenons tout pour acquis et que la vie est si fragile, et Mère Nature toute puissante, signe des dialogues sans consistance. Qui plus est, les paroles creuses sont exprimées par des acteurs au talent limité (Blanchard Ryan et Daniel Travis) incarnant des personnages peu sympathiques. Heureusement, les méduses et les requins s’avèrent absolument convaincants! Enfin, saluons l’audace du réalisateur de s’être passé des effets spéciaux – micro-budget oblige, sans doute – et d’avoir clos son récit sur une note surprenante.

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