Amérika Orkestra : Symphonie à cinq voix
Cinéma

Amérika Orkestra : Symphonie à cinq voix

Fondé en 2002, Amérika Orkestra entend proposer une nouvelle façon de faire du cinéma documentaire. La méthode de travail du collectif et le premier film Daytona en sont la preuve.

Le tout est plus important que la somme des parties: voilà une expression qui sied bien à la philosophie du collectif Amérika Orkestra, formé de cinq jeunes passionnés, deux filles et trois garçons, et fonctionnant sur le principe d’un groupe de musique. "Nous possédons chacun notre instrument, mais c’est de la chimie qui se crée entre nous qu’émergent nos films", explique Martin, qui ne souhaite qu’on ne divulgue ni son nom de famille, ni son poste "parce que le groupe est plus important". Il ajoute qu’habituellement, les rôles-clés, comme celui de réalisateur, sont mis à l’avant-plan, alors qu’un film est avant tout le résultat d’un travail d’équipe. Ainsi, tous les artistes du groupe sont impliqués à tous les niveaux de la production.

Produite sans subvention, question d’avoir la pleine liberté sur leur travail, leur première œuvre, Daytona, un long métrage documentaire, a pris sa place sur le grand écran des derniers Rendez-vous du cinéma québécois. Présenté ensuite pendant une semaine à l’Ex-Centris, le film bouscule par son propos qui questionne les valeurs d’une certaine jeunesse et séduit par son esthétique poétique ainsi que par sa superbe musique, signée Éric Goulet (membre des Chiens). Empruntant au style cinéma-vérité, le film suit cinq groupes de jeunes Québécois parachutés à Daytona pendant le spring break dans le but d’y vivre leur rêve américain (sexe, drug and rock’n’roll). Toujours inspiré par les phénomènes de société et par l’américanité, leur prochain film (peut-être projeté au FCMM) s’intitule Western et fera sans doute aussi beaucoup jaser… À suivre.