FIFQ : Belles prises
Cinéma

FIFQ : Belles prises

La programmation du FIFQ recèle quelques trouvailles et autant de valeurs sûres qui justifient le détour. Morceaux  choisis.

N’ayant pas reçu de ses nouvelles, on croyait que le Festival international du film de Québec n’aurait peut-être pas lieu. D’autant que son grand frère, le FFM, connaît une année plutôt sombre. Malgré la tourmente, le voici qui poinçonne tout de même pour le nouvel épisode d’un foisonnement cinématographique duquel il faut bien tirer quelques suggestions pour éviter de s’y perdre. Suivez le guide.

LES CHORISTES (FRANCE)
Ah, ces histoires d’écoliers indomptables qui, sous la tutelle d’un professeur excentrique, deviennent soudain de gentils petits génies…! Après Robin Williams et Julia Roberts, voici que Gérard Jugnot choisit de se mesurer à une classe d’élèves rebelles et insupportables. Comment le célèbre acteur parviendra-t-il à dompter ces adversaires jugés irrécupérables, petits en taille, mais regorgeant néanmoins de violence? Suspense…Un petit film gentil signé Christophe Barratier qui fera sourire les émotifs et grimacer les cyniques. (N.W.)COMMENT CONQUÉRIR L’AMÉRIQUE EN UNE NUIT (CANADA)
Après avoir signé le scénario de Comment faire l’amour à un nègre sans se fatiguer, le romancier Dany Laferrière nous revient avec ce premier long métrage de fiction à titre de réalisateur. Une conquête qui concerne en fait la femme blonde pour un Haïtien qui vient d’arriver à Montréal (Michel Mpambara), où il passe la soirée avec son oncle (Maka Kotto). (J.O)

MARIAGES (FRANCE)
Mariages, de Valérie Guignabodet (Monique), avec Mathilde Seigner et Miou-Miou, met en scène une journée de noces pour le moins mouvementée, où les couples en voient de toutes les couleurs. En fait, c’est l’examen de trois mariages en un temps, ou encore, comme le fait remarquer la réalisatrice, celui du même mariage en trois temps (25 ans, 35 ans, 45 ans). (J.O.)

NON TI MUOVERE (ITALIE)
Tiré du best-seller de Margaret Mazzantini, Non ti muovere, de et avec l’acteur Sergio Castellitto (Mostly Martha), raconte l’histoire d’un père se confiant à sa fille dans le coma au sujet d’un amour passé (Penélope Cruz). Un film qui promet sur le plan du jeu, tandis que ses deux interprètes principaux ont remporté les prix du meilleur acteur et de la meilleure actrice en Italie. (J.O.)

VIPÈRE AU POING (FRANCE)
Adaptation du populaire roman à saveur autobiographique d’Hervé Bazin, Vipère au poing de Philippe de Broca retrace l’enfance difficile de Jean Rezeau aux prises avec une mère tyrannique. De facture classique, l’ensemble s’avère charmant malgré les effets de style un peu trop appuyés empruntés au cinéma d’horreur. Le jeune Jules Sitruk confirme son talent et Catherine Frot en fait des tonnes dans le rôle de la monstrueuse mère. (M.D.)

TRIPLE AGENT (FRANCE)
Comme L’Anglaise et le Duc, Triple agent, d’Éric Rohmer, s’intéresse à l’impact de l’Histoire sur la vie privée, alors qu’à Paris, en pleine guerre civile espagnole, les activités d’espionnage d’un ancien général de l’armée tsariste inquiètent sa femme qui, elle, sympathise avec des communistes. Vu le cinéaste, on aura compris que le film défie le genre, l’action y cédant le pas à la parole. Avec Katerina Didaskalou et Serge Renko. (J.O.)

NACHBARINNEN / RECHERCHÉE! (ALLEMAGNE)
Croyant avoir tué son patron, Jola, une Polonaise résidant en Allemagne, se réfugie chez sa voisine Dora, qui se remet à peine de sa séparation. Contre toute attente, les deux femmes aux caractères opposés se lient d’amitié. À tel point que Dora fera tout pour retenir Jola chez elle. Filmé sans imagination – on se croirait par moments dans un téléroman -, ce premier long métrage de Franziska Meletzky réussit à capter l’attention grâce au jeu des actrices. (M.D.)

JE T’AIME… MOI NON PLUS (FRANCE)
De passage à Cannes, caméra au poing, l’actrice Maria de Medeiros interroge d’illustres réalisateurs (Almodovar, Egoyan, Wenders) et critiques de cinéma (Frodon, Kaganski, Béhar) afin de sonder cette belle histoire d’amour impossible entre des êtres que seul l’amour du cinéma réunit. Anecdotes craquantes, propos allumés et présomptions fastidieuses. Si vous croyez que les journalistes d’ici sont chiants, vous n’avez rien vu à Hiroshima! Instructif et révélateur. (M.D.)

DEAR FRANKIE (ÉTATS-UNIS / ROYAUME-UNI)
Pour voir Dear Frankie, troquer son combo pop-corn/Coke Diète contre un duo Kleenex/mascara waterproof n’est pas une option, mais bien une nécessité. Dans son premier long métrage, Shona Auerbach relate les déboires d’une mère célibataire qui, plutôt que de révéler à son fils atteint de surdité que son père est un homme violent, lui raconte qu’il est marin au long cours. Souvent touchant, fréquemment larmoyant, ce film semble avoir pour pari d’ébranler les cœurs de pierre les plus tenaces. (N.W.)

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