Jacinthe Laguë : Avec ces yeux-là
Dans Elles étaient cinq, Jacinthe Laguë incarne avec une sensibilité remarquable une victime de viol, son premier rôle important au grand écran.
La première chose qui frappe chez Jacinthe Laguë, c’est l’intensité de son regard. Un regard pénétrant, presque incandescent, qui traduit une sagesse peu commune doublée d’une sensibilité à fleur de peau. À propos de la jeune comédienne, la réalisatrice Ghyslaine Côté raconte: "Jacinthe, c’est quelqu’un qui n’a pas besoin de se faire dire "c’est bon, fais la même chose." Sur le plateau, il fallait seulement que je la regarde, que je lui fasse un signe pour lui dire qu’elle était dans la bonne ligne. C’était spécial de travailler avec elle, car elle est une grande force tranquille."
Diplômée de l’École nationale de théâtre en 1999, Jacinthe Laguë, également douée pour le piano et le chant, s’est surtout fait connaître au théâtre, notamment au TNM, où elle s’illustre dans L’Odyssée, L’Avare et Kean. L’année 2002 marque sa première incursion au cinéma alors qu’elle tient le rôle de Léa au côté de François Papineau dans Home, très beau film d’essai de Phyllis Katrapani.
En 2003, elle décroche son premier rôle important au cinéma dans Elles étaient cinq de Ghyslaine Côté où elle incarne de façon remarquable une victime de viol: "Ghyslaine m’a donné une grande liberté en tant qu’artiste et en tant que femme, explique-t-elle. Elle a su très vite me guider là où elle voulait m’amener et où je souhaitais aller. Je dirais que c’est une femme enracinée, délicate, spirituelle… et bonne." L’on pourrait dire exactement la même chose à propos de Jacinthe Laguë.