Wicker Park : La grosse Corvette de Josh Hartnett
Cinéma

Wicker Park : La grosse Corvette de Josh Hartnett

Wicker Park de Paul McGuigan s’avère une copie conforme de L’Appartement, le suspense, le drame et les clopes en  moins…

Le visage pseudo-torturé de Josh Hartnett s’est superposé à la belle gueule de Vincent Cassel, la musique d’Aznavour a été remplacée par les mélopées rock tristounettes, les sempiternelles gauloises ont été bannies de l’écran et la finale tragique a pris des couleurs de happy end geignard, mais si l’on fait abstraction de ces quelques différences, le Wicker Park de Paul McGuigan (Gangster no 1) n’est rien de moins (ni de plus) qu’une pâle reproduction sans intérêt de LAppartement de Gilles Mimouni. Mélodramatique à la puissance dix, ce remake ne fait pas exception à la règle voulant que lorsque les studios américains se donnent pour mission d’apprêter un film étranger à la sauce hollywoodienne, le résultat ne peut faire autrement que de générer des sentiments de déception, de perplexité et de frustration profonde.

Tourné dans un Montréal assez enneigé pour pouvoir être travesti en Chicago sans trop d’efforts, le film reprend le scénario quasi exact de son homologue français, ne se donnant même pas la peine de l’investir d’une quelconque nouveauté. Le rôle de la libidineuse mais charmante Lisa, incarné originairement par Monica Bellucci, revient cette fois à Diane Kruger, actrice sans éclat dont le plus grand exploit en carrière est d’avoir réussi à déclencher la guerre de Troie (un mystère jusqu’à ce jour irrésolu…). Pour personnifier Matt, le Casanova des temps modernes, McGuigan a arrêté son choix sur Hartnett. Excellent dans l’art de froncer intensément les sourcils et de remplir son regard ténébreux de larmes de désespoir, l’acteur fétiche des cœurs adolescents n’est digne de mention qu’en raison de sa capacité à ne pas passer pour un salaud de première classe, malgré le nombre impressionnant de minettes auxquelles il parvient à faire don de sa virilité en un si court laps de temps.

Armé de ces deux vedettes, l’ensemble s’engage dès le départ sur la voie du pathétisme le plus affligeant. La caméra s’arrête non seulement sur les minois désemparés de la jeune, séduisante, riche, mais ô combien malheureuse kyrielle de personnages qui meublent le récit, mais aussi sur leurs atouts capillaires, faisant ressembler ce thriller psychologique à une interminable pub pour L’Oréal. En un mot, un film à éviter. Parce que vous (et votre portefeuille) valez bien mieux.