Mauvais Esprit : Leçon de scatologie avec Thierry et Ophélie
Cinéma

Mauvais Esprit : Leçon de scatologie avec Thierry et Ophélie

Mauvais Esprit de Patrick Alessandrin arrive au Québec après avoir connu un flop monumental en France. Mais était-il vraiment nécessaire d’importer une telle bêtise? On en doute fort…

Supprimez le second mot du titre de ce film et voilà, le tour est joué! Vous vous retrouvez instantanément devant la définition même de cette pseudo-comédie où les jets de vomi fusent de toutes parts, où les mecs giflent les nanas avec passion et où la beauté de la langue française s’exprime par le biais de splendides chapelets de "conasse", "putain" et autres insanités poétiques semblables. Fantastique, n’est-ce pas? Ce qui l’est en revanche beaucoup moins, c’est qu’il existe encore des gens pour se tordre de rire à la vue d’une couche remplie de déjections. Pis encore, qu’il existe des producteurs se spécialisant dans les gros plans desdits excréments. Mais, comble du comble, qu’il se trouve toujours des acteurs prêts à engendrer une telle m…atière fécale.

Dur, dur d’être un bébé, nous psalmodiait naguère le momentanément célèbre Jordi. L’enfant-roi ayant eu son cinq minutes de gloire, place maintenant à la complainte du géniteur. Désireux de montrer à son public que la mission de paternel est loin d’être de tout repos, Patrick Alessandrin (Ainsi soit-elle) ne se gêne guère pour opposer un père aimant et fier à une mère irresponsable et frivole. Toute en jambes et en silicone, Ophélie Winter contribue à renforcer le mythe de la blonde bombe sexuelle qui plutôt que de donner le sein à sa progéniture préfère l’offrir à son amant. Mais peut-on vraiment s’attendre à voir poindre un quelconque sentiment de tendresse chez une femme qui s’écrie sitôt son fils venu au monde: "C’est dégueulasse! On dirait un gigot!"?

Après avoir offert ses vaillants services à la peu noble cause de la chasse au con, c’est maintenant au tour de Monsieur Thierry Lhermitte de passer pour l’idiot de service. Immortel complet-cravate sur le dos, ce cher Thierry donne toujours avec acharnement dans le cabotinage et les simagrées. Il semble néanmoins nettement moins convaincu cette fois par son numéro de comique en proie à une remise en question existentielle. Est-ce dû à l’âge qui fait grisonner son indémodable raie sur le côté, ou, plus simplement, à la gêne causée par le fait de figurer dans un tel scénario? Mystère… "Y’a pas juste la vie qui est pourrie. Y’a la mort qui est pourrie aussi", nous sert philosophiquement l’un des personnages en introduction. On se permettra de rajouter à cette énumération: "Et y’a surtout Mauvais Esprit!".

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