Jude Law : Paquet de six
Cinéma

Jude Law : Paquet de six

L’année à venir sera celle de Jude Law, avec six nouveaux films au cours des prochains mois.

Ces temps-ci, Jude Law est à Hollywood pour parler du film Sky Captain and the World of Tomorrow, dans lequel il tient le rôle principal, flanqué de Gwyneth Paltrow et Angelina Jolie. Dans cette éclatante aventure science-fictive débordante d’effets spéciaux, il incarne un aviateur casse-cou qui s’associe avec une journaliste (Paltrow) afin d’enrayer un vaste mouvement d’éradication dirigé contre les plus grands scientifiques du monde.

En cours de route, la conversation bifurque sans surprise vers ses nombreux autres films à paraître. À commencer par Alfie, le remake du classique mettant en vedette Michael Caine, dans lequel il donne la réplique à Sienna Miller, devenue sa compagne dans la vraie vie. Il s’est aussi retrouvé sous la direction de Mike Nichols pour Closer, drame sentimental réunissant Julia Roberts, Clive Owen et Natalie Portman. Dans un tout autre registre, il personnifie Errol Flynn dans The Aviator, l’épopée filmique de Howard Hughes réalisée par Martin Scorsese. Viennent ensuite I Hearth Huckabees, avec Dustin Hoffman et Naomi Watts, puis Lemony Snickets, A Series of Unfortunate Events, avec Jim Carrey. Quand a-t-il trouvé le temps de reprendre son souffle?

Ayant étudié au Britain’s National Youth Music Theater, Law s’est rapidement fait remarquer par les critiques pour son travail au théâtre, avant de faire ses débuts à Hollywood en 1997 dans Gattaca, aux côtés d’Uma Thurman. Les rôles de choix se sont ensuite multipliés grâce à la qualité de son jeu dans The Talented Mr. Ripley, ses apparitions mémorables dans A.I., de Steven Spielberg, et Road to Perdition, de Sam Mendes.

Est-ce l’année la plus occupée de votre vie?

"Non. J’ai fait tous ces films sur une période d’environ deux ans. À Londres, nous avons l’habitude de dire: "Tu attends un autobus pendant une heure, puis il en arrive quatre en même temps!" J’ai seulement de la chance que ces films sortent tous à l’intérieur de quatre mois."

Avez-vous un film favori parmi les six?

"Non. Vous savez quoi, ce qui m’apporte le plus de fierté, c’est qu’ils sont presque tous de genres complètement différents, avec des personnages et des réalisateurs variés. Et ils se rejoignent tous, j’espère, par le fait qu’ils sont tous bons."

Sky Captain est décrit comme étant un film d’action, mais sans en être un dans sa forme typique, n’est-ce pas?

"Oui. C’est ce qui me plaît le plus au sujet de ce film. Il est possible de le qualifier d’action et d’aventures, mais dans le style des films d’action et d’aventures que j’aimais beaucoup étant enfant. Avec une espèce de côté non cynique."

Sky Captain a été presque entièrement tourné sans décors, essentiellement à l’aide de technologies numériques à la fine pointe. Était-ce risqué?

"Je n’avais pas réalisé à quel point il s’agissait d’un acte de foi jusqu’à ce que je voie le produit fini et constate combien Kerry (Conran; scénario, réalisation) est doué. J’ai été estomaqué lorsque j’ai visionné les six minutes de pré-production et j’ai tout de suite souhaité être impliqué. Mais c’est en voyant tout ce qui avait été ajouté et la grande prévoyance de Kerry que j’ai pensé: "Mon Dieu, c’était vraiment un acte de foi! On aurait pu avoir l’air complètement idiots!""

Est-ce que Gwyneth et vous avez accepté vos rôles respectifs après avoir visionné la pré-production?

"Non. J’ai lu le scénario et j’ai beaucoup aimé la relation entre les deux personnages. Il y avait de l’humour et ça me rappelait His Girl Friday, Bringing Up Baby, des trucs avec Hepburn, Bogart et Tracey. J’ai trouvé que cela faisait très Cary Grant et je me suis dit que si les gens étaient capables de voir que c’était le point fort du film, au-delà des effets spéciaux, ça allait faire un bon film."

Est-ce un film d’art?

"Non, c’est un film familial dans le vieux sens du terme. Si les gens veulent le voir comme du grand art, je crois qu’ils le peuvent. Je crois que s’ils souhaitent le voir comme un pur divertissement familial, ils le peuvent aussi. Il me rappelle les séries des années 30 et 40."

Qu’est-ce qui vous a amené à participer au remake d’Alfie?

"Dans le film original, le livre et la pièce, on oublie que la vie d’Alfie allait bien au-delà du film. Le livre a été très populaire, s’est très bien vendu, puis a engendré un personnage qui est devenu presque un classique, une icône quant à sa philosophie face à la vie et aux femmes. Il y a également l’idée de perte d’inhibitions, de dire franchement ce que l’on pense et ce que l’on ressent, comme si on était le meilleur ami qu’un gars puisse avoir. Il y avait aussi l’espace pour réévaluer le territoire sexuel actuel, et si Charles (Shyer; réalisateur) m’a convaincu de quelque chose, c’est que ce gars n’a pas changé."

Closer est-il un autre film politique à caractère sexuel?

"Plutôt, oui, en effet. J’avais accepté de faire Closer avant d’accepter Alfie et c’était amusant de constater à quel point ils vont bien ensemble. Ce sont deux films de styles très différents mais qui ratissent le même territoire."

Gagner un Oscar est-il un objectif de carrière pour vous?

"Cela n’influence pas vraiment les décisions que je prends. Je voulais faire Closer avant même de m’asseoir avec Mike (Nichols), tout simplement parce que je voulais travailler avec lui; c’était un récit que j’aimais beaucoup et j’admire son talent d’écriture. C’était la même chose avec David O. Russell (Huckabees) et aussi pour Alfie; c’était pour le défi de tenir un type de rôle que je n’avais jamais tenu auparavant."

Y a-t-il quelque chose que vous n’ayez pas encore fait et que vous souhaiteriez accomplir?

"Pas vraiment. Je veux dire, je suis en train de développer quelques trucs en tant que producteur qui ne sont pas encore au point. Mais je m’apprête à faire un film avec Sean Penn appelé All the King’s Men, tiré du livre de Robert Penn Warren."