Resident Evil – Apocalypse : Morsure mesure
Apocalypse, suite infecte de Resident Evil signée Alexander Witt, met en scène une Milla Jovovich belligérante massacrant sans broncher monstres sanguinaires et êtres humains sadiques.
La jolie Leeloo Dallas n’est plus ce qu’elle était. Séparée de son Bruce, elle a abandonné l’univers mondain des extra-terrestres portant la griffe de Gaultier pour offrir son corps toujours aussi légèrement vêtu à la science-fiction gore. Et si elle s’exprime encore en onomatopées, ce n’est malheureusement plus dû à un rôle de Terrienne débutante, mais plutôt à l’insipidité des répliques qu’elle prononce entre trois uppercuts et huit tirs de bazooka. Tignasse blonde au vent, lèvre supérieure juste assez ensanglantée pour demeurer dans les limites du sexy, Milla Jovovich assomme sans remords zombies sadiques, chiens voraces et morts-vivants carnivores, tout en continuant à faire battre impassiblement ses célèbres cils signés Revlon.
Sous-titrée très justement Apocalypse, la suite de l’adaptation du jeu vidéo Resident Evil rassemble tout ce que le cinéma trash offre de pire: sang versé par hectolitres, boulevards sombres jonchés de cadavres, vers de terre sortant des tombes… bref, l’horreur dans son expression la plus complexe.
De temps en temps, Alexander Witt (dont c’est la première, et espérons-le dernière, expérience derrière la caméra) a cru bon faire débiter quelques phrases à ses "acteurs". Le résultat est on ne pourrait plus désespérant. Le mot de quatre lettres commençant par "f" (non, ce n’est ni de "foin" ni de "folk" qu’il est ici question) parvient à combler environ le tiers du temps alloué au verbal. Le reste est réparti entre des petits bijoux de nullité tel: "Angela Ashford? Mais c’est un nom de grande personne, ça!" et autres insipidités du genre.
La diversité semblant être un critère particulièrement prisé par Witt, la variété de personnages, dont l’apparition est souvent interrompue par une mort brusque et répugnante, dépasse de loin les limites du supportable. Ça grogne, ça mord, ça tire et ça dévore de toutes parts. Du policier à l’écolière, en passant par le prêtre, chaque être semble habité par une envie irrépressible de tester la compatibilité du groupe sanguin de son prochain. Bref, un film imbuvable dont vous sortirez profondément dégoûté et habité d’un intense regret pour ce temps révolu où, sous le regard chaleureux de Korben Dallas, Milla chantait naïvement les louanges du cui-cui des oiseaux, du bourgeonnement des géraniums et de l’amour avec un grand A…
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