Laisse tes mains sur mes hanches : On connaît la chanson
Cinéma

Laisse tes mains sur mes hanches : On connaît la chanson

L’actrice Chantal Lauby signe avec Laisse tes mains sur mes hanches un premier film sympathique et prometteur.

Les temps sentimentaux sont durs pour Odile Rousselet (Chantal Lauby), dont la quarantaine avancée repousse de plus en plus loin l’espoir, qui l’alimente toujours, de rencontrer l’homme idéal. Bien que sa vie d’actrice lui promette l’amour et l’admiration du public, Odile se sent bien seule dans ce grand appartement qu’elle partage, pour un certain temps encore, avec sa grande fille Marie (Armelle Deutsch), laquelle, amoureuse et indépendante, envisage de déménager bientôt chez son copain. Devant ce vide sentimental et familial, qui eut tôt fait de l’abattre n’eut été du soutien de ses nombreux amis et amies et de la passion professionnelle qui l’anime, Odile fait le choix de s’éclater. C’est lors de l’une de ses soirées "Adamo" qu’Odile ressent l’urgence de s’égayer et de se moquer de ses pattes d’oies qui, pour certains parmi les plus jeunes, l’anoblissent et la déprécient à la fois.

Laisse tes mains sur mes hanches de Chantal Lauby est une comédie de mœurs sympathique, rigolote et à l’humour bien maîtrisé. Les décors sont kitsch à souhait, les acteurs sont justes et les gags, opportuns. Néanmoins, le rythme s’essouffle dans le dernier tiers et les blagues, parfois efficaces et d’autres fois douteuses, ne provoquent plus le même effet que dans le premier. C’est que le film glisse tranquillement de la comédie de mœurs aux mœurs tout court. On s’amuse d’abord de voir cette femme belle et mûre vivre sa vie comme elle l’entend, mais on se lasse vite de la voir soupirer pour un homme dont le charme frustre convient moins à la réalité qu’au fantasme.

Hormis ce changement de ton, Laisse tes mains sur mes hanches possède d’indéniables qualités qui laissent présager du meilleur pour cette actrice, Chantal Lauby, qui commet ici son premier long métrage. Dénué de prétentions, ce film, quoique imparfait, divertit et sait faire plaisir à l’œil. La mise en scène, colorée et géométrique, est intelligente, voire parfois originale. Toutefois, certains effets visuels (le nez de Pinocchio, le clin d’œil de la lune, etc.) agacent, tant leur frivolité frôle le puéril et leur bouffonnerie frise le ridicule. On se questionne également sur la pertinence d’une conclusion affectée, conventionnelle et naïve, qui, fort malheureusement, porte ombrage à la subtilité du regard de la réalisatrice sur les relations amoureuses et interpersonnelles. En somme, une fin trop grossière pour une histoire raffinée.

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