A Dirty Shame : Orgasmothon
Cinéma

A Dirty Shame : Orgasmothon

A Dirty Shame, le nouveau film du réalisateur-culte John Waters, traite de sexe, de sexe et encore de sexe…

Les fans de John Waters qui commençaient à regretter le légendaire mauvais goût trash du cinéaste, de plus en plus absent de ses dernières productions (Cecil B. DeMented, Serial Mom), seront servis. A Dirty Shame se révèle un délire orgasmique de pervers en rut, de seins éléphantesques, de cunnilingus enflammés, où même les arbres forniquent allègrement. Mais le sexe, nous l’apprenons à nos dépens, n’est pas systématiquement drôle.

Dans la petite ville tranquille de Baltimore, Sylvia (Tracey Ullman) refuse toute avance de son mari, Vaughn (Chris Issak), qui ne cherche qu’à combler ses besoins… Elle n’a pas le temps pour les plaisirs charnels, qui la dégoûtent, puisqu’elle doit faire rouler l’entreprise familiale, le magasin "Pinewood Park and Pay". De plus, Sylvia s’occupe de Caprice (Selma Blair), leur fille aux prothèses mammaires défiant toute concurrence. Enfermée dans sa chambre, cette ex-danseuse de bar est punie par ses parents pour son indécence. Cependant, tout bascule le jour où Sylvia reçoit, par accident, un coup sur la tête. À partir de cet instant, où le divin se mêle au diabolique (appuyé par d’étranges extraits de films des années 50), elle devient une "sexolique" et se joint au groupe de Ray-Ray (Johnny Knoxville), un garagiste qui, tel un gourou, souhaite entraîner le plus grand nombre possible de citoyens dans la dépravation sexuelle afin d’atteindre rien de moins que l’orgasme suprême. L’histoire prend soudainement des airs de film de zombies, il suffit de remplacer les morts-vivants par des êtres avides de sexe.

Satire grotesque de la banlieue et du puritanisme américain, le film arrive difficilement à faire rire. Passé la très bonne scène où Sylvia, nouvellement assoiffée de cunnilingus, sème la panique au centre pour vieillards, les gags se répètent inlassablement. La cinquième fois où l’on voit la bande d’homosexuels pileux grogner, on ne rit plus vraiment. La énième fois où l’on nous montre un policier se prendre pour un bébé, l’exaspération n’est pas loin. L’idée absurde du coup sur la tête était sympathique, mais après une dizaine de "elle aime le sexe, elle n’aime plus le sexe", on en vient à la conclusion que le film aurait pu faire facilement une demi-heure de moins et ne s’en porter que mieux. Du reste, l’esprit tordu de Waters est au rendez-vous… jusqu’à l’éjaculation finale.

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