Image+Nation : Trouver chaussure puis prendre son pied
Cinéma

Image+Nation : Trouver chaussure puis prendre son pied

La 17e édition du Festival Image+Nation, qui se tiendra du 23 septembre au 3 octobre, propose une programmation éclectique qui ne laissera personne sur sa faim.

Vous croyez que tout a été fait, filmé et montré mille fois et que plus rien ne peut plus tromper l’ennui de votre œil de cinéphile ennuyé? Attention! Ne prenez pas trop rapidement la décision de rompre à tout jamais votre liaison plus très torride avec le grand écran, car le Festival Image+Nation risque fort de vous faire ranger vos prétentions au placard.

FILMS DE PEUR

Massacre à la tronçonneuse vous laisse de glace et Freddy 4 ne vous fait même plus frissonner. Le sang et le suspense sont présents, certes, mais les personnages semblent tous taillés dans un même moule. Qui a décidé que les cheveux blonds et les poitrines plantureuses étaient le pré-requis pour jouer la victime et que le tortionnaire devait forcément être dépeint comme un mythomane macho? La peur n’est-elle pourtant pas un sentiment universel?

Désireux de bousculer les convenances, Paul Etheredge-Outz s’est jumelé à Joseph Wolf, co-scénariste du mythique Halloween, afin de défricher un territoire encore inexploré et offrir à son public une œuvre pour le moins inusitée. Présenté en ouverture du festival le 23 septembre, Hellbent est l’initiateur d’un mouvement qui promet de faire des petits: le film d’horreur gai. Premier en son genre, ce long métrage qui désire innover tout en restant fidèle à la formule classique des bons vieux suspenses dispensateurs de frissons se déroule à West Hollywood, dans le strass et les paillettes de la parade célébrant la Fête des morts. Un démon masqué, des meurtres sordides, des costumes affriolants et de jolis garçons: que demander de plus?

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HISTOIRES DE FILLES

Que serait un festival sans une bonne dose de romance et de questionnement métaphysique? Oui, un festival sans romance et questionnement… mais encore. Eh bien, ce serait avant tout un événement incomplet, car il n’y a pas que Nana qui ait reçu l’amour en héritage. On ne peut (et on ne veut) tout simplement pas s’en priver. Dans la lignée des histoires teintées de trahison, de tendresse et de désir, passer à côté d’Un amour de femme (présenté les 24 et 28 septembre), de la Française Sylvie Verheyde, serait comme passer une Saint-Valentin sans mâcher un petit cœur à la cannelle; en un mot: un vrai sacrilège! Ce drame poignant relate le coup de foudre inusité d’une jeune ostéopathe pour une danseuse légèrement fêlée. Le cœur a ses raisons… faut-il pour autant veiller religieusement à ce que la raison ne les connaisse pas? Marina, vedette du britannique Do I Love You? de Lisa Gornick (à l’affiche le 2 octobre), creuse maladivement la question sous tous ses angles, mais la seule conclusion à laquelle elle semble parvenir, c’est que plus on questionne, moins on comprend. Morale de l’histoire: il faut chercher encore! Une comédie de mœurs pleine de propos à l’ironie typiquement british, tenus par des personnages attachants, qui plaira aux plus pragmatiques d’entre nous.

On pourrait parler longuement de tous les petits bijoux que recèle ce festival, mais ce serait cependant rendre la quête beaucoup moins palpitante pour le spectateur. Que les sceptiques se rassurent: l’étoile à atteindre est loin d’être inaccessible.

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