Image + Nation 17 : Dur à queer
Cinéma

Image + Nation 17 : Dur à queer

Image + Nation 17 se poursuit au Cinéma Parisien et au Centre Eaton jusqu’au 3 octobre. Morceaux choisis d’une programmation qui n’a pas froid aux yeux.

Enfant terrible du cinéma queer, le Torontois Bruce LaBruce (Hustler White, Skin Flick) revient avec Raspberry Reich, dans lequel des extrémistes sexy veulent mettre à mort le fascisme en exaltant l’homosexualité en réponse à l’hégémonie hétérosexuelle. Leur mission? Déflorer à l’écran le fils d’un capitaliste. Que voilà de prometteuses prémices! (30 septembre) Par ailleurs, Sugar de John Palmer, d’après des nouvelles de LaBruce, avec Sarah Polley et Maury Chaykin, et Super 81/2, son premier long métrage, seront présentés respectivement les 1er et 2 octobre.

Première réalisation de l’acteur britannique Stephen Fry, que l’on a notamment vu briller dans Wilde de Brian Gilbert, Bright Young Things raconte les tribulations d’un aspirant écrivain (Stephen Campbell) cherchant à s’enrichir à tout prix afin d’épouser une jeune mondaine (Emily Mortimer). Adaptation du roman Vile Bodies d’Evelyn Waugh, cette comédie satirique à la caméra tourbillonnante illustre avec élégance l’insouciance et la décadence d’une jeunesse bourgeoise qui file à toute vitesse vers le malheur peu de temps avant la Seconde Guerre mondiale. Jim Broadbent, Peter O’Toole, Stockard Channing et Dan Aykroyd sont aussi de la partie (1er octobre).

Zénith d’or du meilleur film canadien au dernier FFM, Everyone du Vancouvérois Bill Merchant met en scène un couple gai modèle qui remet son amour en question à quelques heures de son mariage. Les choses se compliqueront davantage lorsque la mère s’amènera à la maison au bras d’un beau bum et que les couples straight laveront leur linge sale en famille. De facture fauchée rappelant une vidéo familiale, cette joyeuse comédie noire présentant une galerie de personnages tous plus névrosés les uns que les autres se révèle moins légère qu’elle ne le paraît (le vendredi 1er octobre).

Détrompez-vous immédiatement! Bien qu’il en contienne tous les ingrédients gagnants, Wilderness Survival for Girls d’Eli Despres et Kim Roberts n’est pas à proprement dit un film d’horreur. Isolées dans un chalet, trois copines de 17 ans se retrouveront bientôt à la merci d’un mystérieux visiteur. Personnages clichés, revirements de situation tirés par les cheveux et histoire d’amour inaboutie sont au rendez-vous de cette réalisation américaine qui ne remplit ses promesses qu’à moitié (le vendredi 1er octobre).

Si vous avez raté Hellbent de Paul Etheredge-Ouzts et les autres films d’horreur homo lesbo au programme, ne manquez pas The 24th Day, le suspense psychologique torride de Tony Piccirillo où un homme (Scott Speedman, le mari de Sarah Polley dans My Life Without Me d’Isabel Coixet) tente de se venger de celui (James Marsden, le Cyclope de X-Men) qui lui aurait transmis le VIH (2 octobre). Également, si le genre vous intéresse, sachez que Harry M. Benshoff, professeur d’histoire du cinéma à la University of Northern Texas, présentera l’événement spécial Monsters in the Closet: Homosexuality and the Horror Film. À l’aide d’extraits de films de différentes périodes, dont The Bride of Frankenstein, Cat People et The Silence of the Lambs, Benshoff se penche sur la fonction du monstre queer au cinéma (2 octobre).

Vous n’avez pas encore vu La Face cachée de la lune? Voici l’occasion idéale de voir (ou de revoir) sur grand écran ce film de Robert Lepage en nomination pour l’Oscar du meilleur film étranger (2 octobre). Nostalgiques des années 1980? Rabattez-vous sur le documentaire d’Andrew Horn, The Nomi Song, qui trace le portrait d’une icône de la musique new wave underground, Klaus Nomi (1944-1983), chanteur à la voix de castrat et au look d’extraterrestre androgyne devenu tristement célèbre pour avoir été l’une des premières célébrités à mourir du sida (3 octobre).

Film de clôture, le très attendu Straight Jacket de l’Américain Richard Day, qui a signé quelques épisodes de Mad About You et du Larry Sanders Show, relate en technicolor le destin d’un acteur qui n’est pas sans rappeler celui de Rock Hudson. Dans les années 50, le séduisant Guy Stone (Matt Letscher), pressenti pour jouer Ben-Hur, voit sa carrière compromise lorsque paraissent des photos suggérant qu’il est homosexuel. Ayant contracté un mariage rose avec une secrétaire folle de lui (Carrie Preston), Guy s’éprend bientôt d’un scénariste de gauche (Adam Greer). Une comédie ironique campée durant l’ère maccarthyste qui traite d’un sujet toujours aussi brûlant. Pas facile de sortir du placard à Hollywood… (3 octobre) Enfin, notez que l’an prochain, Image + Nation célébrera le cinéma gai et lesbien au début de novembre. Quoi de mieux pour colorer cette grise période de l’année? www.cinematheque.qc.ca.

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