Les Lumières du vendredi soir : La fureur de vaincre
Cinéma

Les Lumières du vendredi soir : La fureur de vaincre

Inspiré d’une histoire vraie, Les Lumières du vendredi soir s’intéresse à un événement sportif, en soi plutôt mineur, mais qui a eu de grandes répercussions humaines sur ses protagonistes.

Les Lumières du vendredi soir

raconte la saison 1988 de l’équipe de football des Panthers de Permian, école secondaire située à Odessa, petite ville perdue dans les plaines du Texas. En cette fin de décennie 80, Odessa est ravagée sur le plan économique et humain. Heureusement, le réputé programme de football de Permian lui a déjà permis de remporter trois fois le championnat de l’État. Ici, on ne vit donc que pour le football, on ne parle que de football, on ne trouve le sens de son existence que dans le football. La pression exercée sur ces adolescents et sur leur entraîneur (incarné par le toujours parfait Billy Bob Thornton) est donc énorme, voire dévastatrice, surtout pour ceux qui ne partagent pas la même conviction que leurs parents quant à l’importance que revêt le football.

Pour son troisième film, l’acteur-réalisateur Peter Berg (Very Bad Things, The Rundown) a conçu une mise en scène nerveuse, chaotique, anxieuse… à l’image du récit et de ses protagonistes. De cet univers brut et trouble (entre autres par la lumière de Tobias Schliessler) émergent des images fortes qui témoignent de la dimension vitale de ce sport pour cette communauté qui n’a rien d’autre à se mettre sous la dent que la fureur de vaincre.

Très efficace, à défaut d’être vraiment originale, la réalisation de Berg propose de nombreuses scènes de football filmées avec brio. La magie créée autour du match de football, élevé ici au rang d’événement mythique et initiatique fondamental (avec la bonne dose de stéréotypes: sang, sueur, images au ralenti, etc.), donne naissance à des moments de cinéma exaltants et très satisfaisants. Amateurs ou pas, vous ne regarderez plus le football de la même façon après ce film.

Cependant, le réalisateur fait un choix quelque peu discutable lorsqu’il décide d’occulter la dimension sociale et psychologique du récit afin de privilégier les scènes de football. Le public principalement visé ici en sera évidemment ravi. La profondeur du film en souffre néanmoins, puisque plusieurs drames humains et sociaux se dessinent en filigrane. Berg les évoque au passage, les effleure, sans plus. Comme ils ne pouvaient pas tout raconter, les créateurs de Les Lumières du vendredi soir ont donc misé sur autre chose: l’impact visuel et le succès au box-office. Et sur ce plan, ils ont gagné, incontestablement.

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