Si on dansait : Danse ta vie
Cinéma

Si on dansait : Danse ta vie

Si on dansait a le mérite de sortir des sentiers battus. Une initiative qui aurait toutefois paru plus audacieuse s’il ne s’était agi d’un remake.

Un avocat (Richard Gere, plutôt low profile et sympathique) qui a apparemment tout pour être heureux: une femme (Susan Sarandon, à la fois amusante et touchante) et des enfants qu’il aime, une carrière réussie, le confort matériel… Néanmoins, il lui manque quelque chose. Soir après soir en rentrant du boulot, il aperçoit une jolie jeune femme (Jennifer Lopez, dont le jeu apparaît plus empesé que jamais; en fait, c’est une chance que son rôle ne soit pas aussi important qu’on a bien voulu nous le faire croire…) à la fenêtre d’une école de danse. Un soir, il décide enfin de faire le grand saut et s’inscrit à un cours de danse. S’ouvre alors à lui tout un monde de personnages colorés, bientôt des amis, et ce, à l’insu de son épouse qui, soupçonnant le pire, engage un détective privé pour le suivre.

Avec ces prémices, Si on dansait aurait facilement pu devenir un Danse lascive à l’envers: l’homme d’âge mûr qui apprend à danser en accéléré pour accompagner sa jeune et jolie prof dans un concours et la romance qui s’ensuit. Mais il n’en est rien. Remake d’un grand succès japonais, ce film scénarisé par Audrey Wells (Guinevire) se démarque plutôt en dérogeant aux règles classiques de la comédie romantique hollywoodienne. Ainsi, la danse n’est pas ici qu’un prétexte à intrigue sentimentale, mais bien le véritable centre gravitationnel du film, l’expression d’un désir d’être heureux qui en fait l’esprit. Sans compter que les personnages secondaires y occupent une place de choix; ils ne sont pas que des faire-valoir, mais bien des êtres qui ont chacun leur histoire, leur personnalité et qui, au-delà de la caricature, deviennent attachants.

Il ressort de Si on dansait un côté rassembleur, festif, qui donne envie de sourire. Surtout qu’à l’exception des apparitions de Lopez, supposément sexy et dramatiques, mais en fait indigestes, on ne se prend pas trop au sérieux et on y va d’un humour misant principalement sur cette idée que la danse serait quelque chose de honteux, à la limite de la criminalité. Une exagération qui, voisinant la réalité, n’en atteint que mieux sa cible. Dommage qu’on se soit cru obligé d’appuyer autant sur le sentimentalisme de la note finale, retombant ainsi dans les patterns établis…w

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